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lavande :
systématiquement
sa main
dans leur parfum
–
passant devant
« le jardin fleuriste
de Marie-Antoinette »
interdit
au public
(Sèvres)
–
premier jour de l’été
sur le banc du parc
une coccinelle endormie
–
sur le dos du banc vert
une coccinelle dorée
s’éveille
, tourne,
feint de s’envoler
: seule une de ses ailes sort
de sa carapace,
qu’elle range ensuite,
à nouveau.
–
au pied d’un banc
du parc de Sèvres
le magazine « A nous Paris »
–
sous l’arbre recevant
une volée de fruits verts :
premier jour de l’été
–
étonné
que dans ce livre de haïkus
ne vienne pas un insecte
ce premier jour de l’été
–
ivre
au premier jour de l’été
un papillon
s’élève
à hauteur d’arbre
–
jour de la Fête de la Musique :
sur le banc
à l’écoute :
oiseaux
et moteurs d’engins
–
le long du tracé de la Seine
le vrombissement
d’un hélicoptère
–
coléoptères,
hélicoptères :
le premier jour de l’été
–
le carnet de haïkus (?),
notes, poèmes…
se termine :
premier jour de l’été
–
sur le Guide
du Domaine National,
un petit insecte,
brièvement
–
premier soir de l’été
entre les arbres
un papillon
se faufile
–
premier soir de l’été
un chien trottine
dans l’allée
–
sur mon pantalon beige
un insecte
minusculement
marche
–
entre deux planches
de l’aire des boulistes
un liseron
passe le bras
–
le ciel craque un peu
la pluie commence à tomber
entre les sifflets de l’oiseau
–
la pluie
débouche parfois
les petits losanges
de la plaque métallique
–
de Matsushima
à Fukushima,
Ah !
(en passant par
Hiroshima !)
–
un rustre
tenant un bouquet
– ah, tendresse !
–
après Matsushima,
après Hiroshima,
après Fukushima,
quoi ?
: Sarkoshima ?
–
tant et tant et tant
bour
–
sur le toit plat
toujours
ce talon haut
(Issy-Val de Seine)
–
un moustique
et mon bras
– le temps qu’il y fut
–
(Bashôtage…)
les parenthèses
refermées
de l’étang
–
L’écriture est une recherche
d’expression,
un chemin, un essai,
une tentative /(une tentation)
L’encre creuse le sens
la mine avance dans la craie
dans le blanc
dans le papier
le crayon creuse sa mine
sa galerie
–
la maladie d’écrire,
la « diarrhée verbale » …
–
une fourmi
galante :
laisse passer
l’orage
–
… et puis,
au bout d’une galerie d’encre,
une pépite de sens…
le trésor (aveuglément) cherché !
–
tirant toute la couverture à lui,
se couvrant de ridicule…
–
ouvrant le livre :
un si bémol
(29/30-6-11)
–
garder le mystère du / au haïku
–
dix-sept places de parking
au nouveau Centre Médical,
et un amateur de haïkus
–
(un) agent de la circulation du haïku…
–
ceux qui meurent
enroulés autour d’un arbre
le premier jour de l’an
–
les toutes premières culottes
de la voisine
sur son fil
–
le vertige
du vide
du rien
du silence
du néant
où nous aboutirons,
[néons]
–
les haïkus surprenants,
illogiques,… mystérieux,…
–
le silence assourdissant
des fuites radioactives
–
comme précisé,
j’envoyai mon poème
à la date limite
du 31 juin
–
une licorne ailée blanche
s’approchant
dans un ciel tout gris
C’est tout
(30/6-1/7/11)
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