Posts Tagged ‘poèmes’

Haiku, etc. de Py, juin 2011, 3/3

17 juillet 2011

°

lavande :
systématiquement
sa main
dans leur parfum

passant devant
« le jardin fleuriste
de Marie-Antoinette »
interdit
au public

(Sèvres)

premier jour de l’été
sur le banc du parc
une coccinelle endormie

sur le dos du banc vert
une coccinelle dorée
s’éveille

, tourne,

feint de s’envoler

: seule une de ses ailes sort
de sa carapace,
qu’elle range ensuite,
à nouveau.

au pied d’un banc
du parc de Sèvres
le magazine « A nous Paris »

sous l’arbre recevant
une volée de fruits verts :
premier jour de l’été

étonné
que dans ce livre de haïkus
ne vienne pas un insecte
ce premier jour de l’été

ivre
au premier jour de l’été
un papillon
s’élève
à hauteur d’arbre

jour de la Fête de la Musique :
sur le banc
à l’écoute :
oiseaux
et moteurs d’engins

le long du tracé de la Seine
le vrombissement
d’un hélicoptère

coléoptères,
hélicoptères :
le premier jour de l’été

le carnet de haïkus (?),
notes, poèmes…
se termine :
premier jour de l’été

sur le Guide
du Domaine National,
un petit insecte,
brièvement

premier soir de l’été
entre les arbres
un papillon
se faufile

premier soir de l’été
un chien trottine
dans l’allée

sur mon pantalon beige
un insecte
minusculement
marche

entre deux planches
de l’aire des boulistes
un liseron
passe le bras

le ciel craque un peu
la pluie commence à tomber
entre les sifflets de l’oiseau

la pluie
débouche parfois
les petits losanges
de la plaque métallique

de Matsushima
à Fukushima,
Ah !

(en passant par
Hiroshima !)

un rustre
tenant un bouquet
– ah, tendresse !

après Matsushima,
après Hiroshima,
après Fukushima,
quoi ?

: Sarkoshima ?

tant et tant et tant
bour

sur le toit plat
toujours
ce talon haut

(Issy-Val de Seine)

un moustique
et mon bras
– le temps qu’il y fut

(Bashôtage…)

les parenthèses
refermées
de l’étang

L’écriture est une recherche
d’expression,
un chemin, un essai,
une tentative /(une tentation)

L’encre creuse le sens

la mine avance dans la craie
dans le blanc
dans le papier

le crayon creuse sa mine
sa galerie

la maladie d’écrire,
la « diarrhée verbale » …

une fourmi
galante :

laisse passer
l’orage

… et puis,
au bout d’une galerie d’encre,
une pépite de sens…

le trésor (aveuglément) cherché !

tirant toute la couverture à lui,
se couvrant de ridicule…

ouvrant le livre :
un si bémol

(29/30-6-11)

garder le mystère du / au haïku

dix-sept places de parking
au nouveau Centre Médical,
et un amateur de haïkus

(un) agent de la circulation du haïku…

ceux qui meurent
enroulés autour d’un arbre
le premier jour de l’an

les toutes premières culottes
de la voisine
sur son fil

le vertige
du vide

du rien
du silence
du néant

où nous aboutirons,
[néons]

les haïkus surprenants,
illogiques,… mystérieux,…

le silence assourdissant
des fuites radioactives

comme précisé,
j’envoyai mon poème
à la date limite
du 31 juin

une licorne ailée blanche
s’approchant
dans un ciel tout gris
C’est tout

(30/6-1/7/11)

°

haïku, etc. – Py – Déc. 2010

3 janvier 2011

°

des flocons
vers les feuilles
– 1er décembre

feuille verte
dans le métro –
neige
au-dehors

de l’arbre nu
des pommes jaunes
au-dessus de la neige

(Choisy-le-Roi)

(d’après E. Hellal)

première neige
une péniche
passe

copeaux d’anche –
dehors
la neige

le ballet de son ombre
de réverbère
en réverbère

couinements lancinants
de l’escalier mécanique
– RER E

une pisse de chien
en train de geler
– lundi 13

un chat blanc passe
dans le salon du voisin –
flocons de neige

ce matin
gouttes
flottantes

régulièrement la neige —
une tasse de café
sur le trottoir

une barrette à cheveux
sous la neige …
… Buson

croa croa croa
au-dessus de la
ville de neige

le papillon
et moi…
respirons

(Ancien :)

café :
des étudiantes
ordinent…

vélos alignés :
toutes les selles blanches

snowy + owl
=
SNOWL

snOwl

°

cOld

°

le soleil se lève dans les nuages
– première aube de l’hiver

°

(Kyôbun au chapeau de paille) :

Dans le haïku, faire fusionner le « je » avec le monde… :

 » vent d’hiver
je garde mon chapeau de paille
dans la cuisine  »

(Dorothy Cameron Smith)

pouvant devenir :

vent d’hiver
gardant (son) chapeau de paille
dans la cuisine

(= (s’)objectiver… fusionner les sujets…),
slightly shifting the meaning(s) ? but O so slightly !

N’y gagne-t-on pas à « se perdre », à « s’oublier » un (tant soit) peu ?

(22/12/10)

°

lisant des haïkus d’hiver
une clémentine
sur la table

participe au présent…

(le participe poète …)

Se fondre dans la roche –
Finir par renoncer à toute volonté de « personnalité »,
d' »individualité » !
N’être (plus) qu’un –
Naître…
À n’être (plus) ? – ,
incorporé, faisant Un
avec le Tout… (?)

Naître
puis
(apprendre
à)
N’être
plus
(, en fin…)

°

Théoriser, c’est figer…

Déglacer !… Faire, Agir !

Briser les moules (des « théoriciens »)…
les contre-dire, contre-faire
… ( = s’opposer à leurs « prétentions »…)

Encore mieux que dire :
faire.

Battre en brèche leurs « certitudes » …

°

quatre nounours pendus
à deux piliers de la
gare de l’Est

°

(Du haïku :)

Le présent
est le temps qui clarifie la « vision »,
l’image.

°

pieds de vigne rachitiques –
le Père Noël
grimpe à la fenêtre

(vers Lodève)

°

(d’après un haïku ancien :)

perron –
le chat boit
les étoiles

°

brouillard
à couper
au
bus

°

aujourd’hui
les rocs
accrochent
le brouillard

(Larzac)

°

dans un champ désolé
un oiseau posé
vers Noël

°

(« Bashôtage » :)

de ma voisine
je ne connais
que le violon

(cf Bashô :

« L’automne s’achève
Je ne connais toujours pas
mon voisin »

in Fall, par LeRoy Gorman, ed. proof press, 1996)

°

Du haut des Causses
un rayon de soleil
sur Millau

°

remontant de la mare
un canard
s’ébat

– descente vers Millau

°

feuilles :
le vent
tourbillonne

°

L’art du peu :
peu de lard

/ l’art maigre

°

une plume
sur une feuille –
milieu de l’automne

(–> 23/12)

°

(senryû ancien = 2007 ? :)

plus besoin de Bush
pour écrire des senryûs :
voici Sarkozy !

Sarko-fric

(ne) Sert-qu’au-fric

: le consternant S. …

°

aussi sombre que lui
le cri du corbeau

(le) cri
et (la) corneille :
même couleur

son cri
ressemble
à sa corneille

tel corbeau
tel cri

°

1er mot de mère *
au lit ce matin :
 » feignante !…  »

* : 90 ans.

°

Noël
place de la Mangeoire
: Bethléem

°

3
c’est la moitié
de
8

Scindez un
8
vous obtiendrez
deux
3

(basculant sur le dos)

Accolez E
et 3
pour obtenir
B

Scindez B
pour donner naissance à
E 3

E 3 s’aiment = B

°

petites entailles d’avions –
soleil levant

°

On s’enfonce dans la nuit de neige –
il tourne les pages de son livre

ouvrant la fenêtre
au chalet : blanc
de carte postale

°

L’avantage du participe présent :
neutralisation du sujet…

°

(2 règles du haïku :)

La première règle dont l’on (l’Occidental) peut (/ doit ?) se défaire, c’est (de) la forme 5/7/5.

Celle dont aucun haïku ne pourra se défaire (sans imploser / exploser ), c’est le sens du présent (immédiat).

°

L’art du très peu
L’heure du très pas

°

Noircir noircir noircir —
Le bout du tunnel

°

C’est une (est)hétique :
l’ascèse des mots.

Trouver les mots
E X A C TS

(et B R E F S …)

Noircir
pour pouvoir mieux
Blanchir
(ensuite)

°

Il écrit, écrit, écrit …
toute cette neige
dehors !

°

en hiver
lisant des haïkus
d’hiver

°

corneille ou corbeau :
cri sombre

encorbeau

encorneille

encorneige

en corneille,
pas mal de neige !

°

le soleil
frappe les glaçons :
midi

midi :
le soleil
blanchit les stalactites
du balcon

°

premier matin à la neige :
allongé
au châlit

°

ouvrant les volets
dans une carte postale
de neige

°

par endroits
le long de la piste de ski :
petits trous jaunes

(Issa :

« le mince trou
fait en pissant
dans la neige devant la porte »)

°

le blanc de la neige
entrant par la fenêtre
envahit le livre

°

lavoir :
l’eau gelée
du village de montagne

°

le soleil glisse
le long des pentes enneigées
restaurant de l’alpage

°

les toits s’égouttent :
soleil du dernier décembre

°

balade en raquettes
un coq chante
fin de matinée

°

« passage à l’an neuf »
= déjà la première ligne
d’un nouveau haïku !

°

passage à l’an onze :
chacune revêt ses beaux
atours pour la fête

°

au fond du vallon,
ruisseau
du 31 décembre

°

plaques de neige
glissant des toits :
le dessin des tôles !

°°

dernière cuite de l’année :
première cuite de l’année

(31/12/10-1/1/11)

°°

Haiku Printemps Blyth – oiseaux et animaux – p. 501-504

2 novembre 2010

°

koe bakari . ochite ato naki . hibari kana

Ampû

l’alouette :
sa voix seule tombe
elle-même, invisible

°

kusame shite . miushinaitaru . hibari kana

Yayu

éternuant,
je perds de vue
l’alouette

°

harukaze ni . chikara kuraburu . hibari kana

Yasui

l’alouette
affronte
les vents du printemps

°
(p.502) :

hiru-meshi wo . tabe ni oritaru . hibari kana

Issa

L’alouette
est tombée
pour son déjeuner

°

kumo wo fumi . kasumi wo suuya . age-hibari

Shiki

les alouettes s’élèvent
marchant sur les nuages,
respirant la brume

°

yokonori no . uma no tsuzuku ya . yû-hibari

Issa

leurs cavaliers montant de côté,
un cheval après l’autre –
alouettes dans le soir

°
(p. 503) :

hibari naku . naka no hyôshi ya . kiji no koe

Bashô

À travers le chant de l’alouette
vient le battement
des cris du faisan

°

fukurô ga . hyôshi toru nari . sayo kinuta

Issa

La chouette bat la mesure
pour le battoir
à minuit

°

semi naku ya . gyôzui-doki no . tôfu-uri

Shiki

une cigale chante ;
prenant un bain en plein air,
l’appel du vendeur de fromages de soja

°
(p.504 :)

yamadera ya . hirune no ibiki . hototogisu

Shiki

temple de montagne ;
ronflements des siestes de l’après-midi –
la voix de l’hototogisu

°

chichi-haha no . shikiri ni koishi . kiji no koe

Bashô

la voix du faisan ;
comme je me languis
de mes parents morts !

°

ko ni aku to . môsu hito ni wa . hana mo nashi

Bashô

L’homme qui dit :
« Mes enfants sont un fardeau » :
pas de fleurs pour lui !

°

Quant j’entends
le faisan cuivré
crier « horo horo » ;
est-ce mon père
me demandé-je,
est-ce ma mère ?

(Gyôgi Bosatsu – 670-749)

°

(à suivre, p. 505… – )

poèmes, etc – py – juin 08

2 novembre 2010

°

sur l’enseigne rouge
le soleil
se couche

ciel du soir
strié de traînes d’avions –
martinets

éclairs
derrière les fenêtres :
plans télés

arpentant le pavé :
portraitistes du Tertre

devant l’étal aux citrons
ses plus que pomelos

chants sacrés
sur France-Musique,
dehors, des mélodies d’oiseaux

mardi gris –
Ternes Étoiles

3 a.m.
the smell of bread
fills the flat

3 heures du matin
l’odeur du pain
emplit l’apparte

chemise blanche
pantalon noir –
crotte de pigeon

concert costume :
a pigeon poops

Institut des Langues Orientales :
jeux vidéo
et mangas

(d’après Yumiko, 20/6)

Conciseler.

ce soir les oiseaux –
brancher France-Musique

des vols vifs de martinets –
une sublime musique russe

 » Marlboro 3 euros !
3 euros Marlboro !  »
: Métro Barbès

son chapeau de paille
un air penché
– quai de train

yoyo d’une araignée
au bout d’un doigt :
restaurant « Les Vents d’ange »

fête de la musique :
odeurs de pétards
et de troënes

(Beauvais)

à chaque soir son soleil –
ailes au ciel

à chaque soir
son ciel
ses oiseaux

troisième jour de l’été :
des pigeons picorent
le bord du soir

martinets se pourchassent –
les couleurs du couchant

entre omoplate
et bretelle
un dauphin saute

déjà de bonne heure
la ceinture sonore
du périsphérique

au coin du trottoir
une merde bronze –
fin d’année scolaire

dernier vendredi d’école
papiers en boule
dans la rue

dans la poubelle
renversée
une femme
collecte


(Senryû sous Sarko :)

 » Immigration choisie  » :
quarante-quatre cartes
délivrées en deux ans !

à son oreille
dans la rue :
un concerto de violon

peau à peau
le soir tombe

le coup du B
au bout du quai –

dans ce
verre ballon,
ce vin
m’envole ?


(« art poétique » :)

Réduire à sa meilleure expression.

Le problème est :
jusqu’où ne pas dire ?

Si le silence est long,
le haïku est court
– et inversement

dernier dimanche de juin
en paréo
elle repasse –
fenêtre mi-ouverte

dans sa boîte en fer blanc
le cassoulet « to lose » 1
à la fourchette

j’en pince
pour elle –
son linge
sèche

sur le chemin
jaune et noire
salamandre
immobile

(<– 8/2001)

dans le ciel
un L
d'avions

entre deux cheminées
le feu
du soleil

du haut
de ce chez moi
provisoire
le ciel
et ses cris

première étoile
dans le soir
un avion monte

battements d'ailes d'un pigeon –
la ceinture sonore du périphérique

pas pu décoller d'un aria de Mozart :
taillé mes crayons

(: R. Berberova + C. Bartoli, in « Lucio Scylla » / Harnoncourt, 1983)

°

d.(6/08)

haïkus, etc. – Py – mai 08

2 novembre 2010

°

déso(pi)lant :
le président d’une association de haïku
ignore ce qu’est
un kyôku !

traversant l’allée
l’ombre d’une feuille
se pose

tout petit matin de mai
réveillé
par une boule
d’oiseaux siffleurs

une plume se pose
au bord de ma fenêtre
puis repart

des martinets
passaient leurs cris
dans le ciel du soir

suspendant au cintre
le T-shirt Superman
du grand ado

juste après le couchant,
conciliabule aviaire
à hauteur de toits

si fin cil
traversant le ciel
lunule de mai

il pleut
une voiture-balai
passe

Écrire sur
la place de la concorde
dans les relations humaines

sous la pluie
une carpe
fait des bulles

du bar d’en bas
monte une trompette de jazz
– dernier vendredi de mai

°

d.(mai 08)

haïkus, etc – Py – avril 08

2 novembre 2010

°

un plastique
s’envole dans l’arbre
– premiers jours d’avril

la violoncelliste
lance une pique
– complétez !

le ventre lie-de-vin
des nuages pommelés
et puis ça change

face au soir qui tombe
pâtes à la tomate
et vin rouge


(poisson-poison – 5/7/5) :

contamination
polychlorobiphényle :
l’omble-chevalier

in « 20 minutes » du 3/4/08, p.8, col. 1)

les pattes des pigeons
sur les toits de Paris
brûlent-ils ?

(cf. le film : « Paris brûle-t-il »)

en haut du soir
un oiseau pépie
– quand va-t-il bien s’arrêter ?

pluie sur l’étang –
une carpe (fait) surface

rain
on the pond
a carp
surfaces

en face aussi
photographiant
la giboulée

un pigeon aux ailes blanches
descend du ciel gris
– dimanche de printemps

premier dimanche d’avril
elle lave ses vitres

bruit d’avion
elle descend le trottoir
en rollers

sur le toit
les pigeons picorent
les gouttes de pluie ?

matin du 7 avril
soleil —
le blanc sur les toits fond

une flamme olympique (à Paris) :
3000 policiers
(100 en rollers)
65 motards
32 véhicules de CRS

torche olympique
les protestataires
s’enflamment

début d’après-midi :
la neige repartie
d’où elle était venue :
thin air

le match commencé :
l’écran vert
du voisin d’en face

matin
parsemé d’oiseaux
– à leur affaire

_
(« art poétique » ?) :

Pourquoi vouloir mettre en forme ?
Laisse tomber les mots
tels quels,
tels que venus, apparus dans ton cerveau –

tels que venus
repartant :
ne rien échafauder

du mal
à prononcer
« incommunicabilité » !

vue plongeante
du pigeon
sur rue

sur l’auvent
de la librairie
un pigeon
déambule

sans dessous dessous
la jeune sévillane
tournoya

(<– 1990 ?)

ça s'coue, l'bus,
ça s'bouscule !

le réel
t'offre
ses mots

lisant
le livre
que je lis
– métro

Lucy dans le skaï

ah, quelle difficulté
que de se réduire
à sa plus simple expression !

dehors, le vent d'avril,
dedans, le va et vient
du souffle :
relaxation

sur son trapèze
le poids
de la lumière

(cf mars 08 ?)


(haïkuisine :)

écouter
le chant des oeufs
au ras de la poêle

un pissenlit en fleur
rue Fragonard

de leur balcon
deux femmes regardent
le dimanche
de haut

les mots
pour dire
le silence

apprécier
le silence
que creusent
les mots

un drapé
… de silence

le haïku,
cet îlot
de mots

Écouter,
c’est écouter aussi
le silence

Écrire haïku,
c’est équilibrer
sons
et silence(s)

… ceux qui n’ont
que les mots à la bouche …

grâce à la cheminée,
SEAT
devient
SEPT

Le soir tombe
dans la rue

de soir en soir
la lune grossit

fleurs roses de l’arbre
dont j’ignore le nom

vert-pommes
son T-shirt

horde de pigeons
sur le toit
couvant le soleil ?

levant son verre de vin
à la couleur du soir

oh merde ! fit-il
quand son chien chia
sur le trottoir

tout plein de pendules
aux battements différents
– 88 ans


(du haïku :)

que tous les éléments concourent à l’unité du haïku

chaque fleur humée –
du bec, un cygne
lisse ses plumes

dans l’air
du dernier dimanche matin d’avril
une fanfare
au gré des vents

tambours et trompettes –
un vent frisquet

grosso modo
la fanfare
joue juste

mère (88 ans)
et moi
allons faire les courses
au 8 à 8
voisin


(S.S.S.) :

Sommes-nous gouvernés
par une bande de malades mentaux ?
le doute est de moins en moins permis
Au nom du bien (prétendent-ils)
ils font bien pire
que s’ils ne faisaient rien.
Empêchons-les de continuer à agir
nuire !…

du violon
tombent des gouttes
: sueur du violoniste

du violon
goutte
la sueur
du soliste

rigoles de sueur
sur le vernis du violon :
concerto de Brahms

(: Gil Shaham + Cl. Abado, Orch. de Berlin, 2002)

histoire d’Issoire
et de son sifflet –
le train redémarre


(« art poétique » :)

Un art qui reste « artificiel » est un art de paresseux.
L’art doit (r)amener au réel, à la « nature », au « naturel »

le réel réintégré…

les cloches
du couvent proche –
trafic du lundi matin

les jardiniers municipaux
viennent tondre la pelouse
– barbe de cinq jours

chant du merle
en réveille-matin :
dernières heures à Millau


(jog :)

humant lilas et roses
tout au long du parcours


(Fait de printemps :)

étang calme –
un couple de nonagénaires
fenêtres ouvertes
y plonge

nuages gris
passant au-dessus des toits ardoise
Reims, trente avril

°

d.(4/08)