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52 HAIKU d’automne – Blyth – p.1033-1050

5 juin 2011

°
(p.1033 :)

assis dans le palais
écoutant la nuit
les grenouilles lointaines

Buson

devant garder la maison toute la journée,
à l’écoute du coucou
lointain

Buson

frappez la mailloche de foulage pour moi,
dans ma solitude ;
maintenant, de nouveau, arrêtez

Buson

dans une maison
une voix en pleurs ;
le son d’une mailloche de foulage

Shiki

°
(p.1034 :)

« Pourquoi ne viens-tu pas au lit ? »
dit le mari, s’éveillant ;
son de la mailloche de foulage dans la nuit

Taigi

le montreur de singes
repasse la petite veste
avec la mailloche de foulage

Bashô

ma chaumière ;
dehors,
est-ce la moisson ?

Bashô

°
(p.1035 :)

ramassant les épis tombés,
avançant
vers la partie au soleil

Buson

amassé lors d’un pèlerinage
et assemblé :
l’épouvantail

Tôrin

°
(p.1036 :)

du jour où il est né,
il est vieux,
l’épouvantail !

Nyofû

une sauterelle chante
dans la manche
de l’épouvantail

Chigetsu-ni

l’épouvantail au loin,
marche
quand je marche

San-in

juste à ses pieds
on vole les haricots –
quel épouvantail !

Yayû

°
(p.1037 :)

l’épouvantail
protègeant l’enfant au sein
du vent

Issa

dans mon vieil âge,
même devant l’épouvantail
j’ai honte !

Issa

°
(p.1038 :)

le vent de l’automne
pénètre les os mêmes
de l’épouvantail

Chôi

gelée de minuit :
je pourrais dormir, si j’empruntais
les manches de l’épouvantail !

Bashô

leurs squelettes entourés
de soie et de satin :
ils admirent les fleurs de cerisier

Onitsura

la claire pleine lune –
comme si rien d’extraordinaire,
l’épouvantail, là

Issa

°
(p.1039 :)

les moineaux de la moisson
atteints par la flèche de l’épouvantail
tombent à la mer

Shiki

l’arc de l’épouvantail
s’est tourné de l’autre côté
dans la brise matinale

Shôha

l’épouvantail
tend son arc vers
le champ d’un autre

Setsugyo

°
(p.1040 :)

même devant Sa Majesté,
l’épouvantail ne retire pas
son chapeau tressé

Dansui

l’épouvantail :
indifférent
aux rayons du soleil couchant

Shirao

où je vis,
il y a plus d’épouvantails
que de gens

Chasei

le propriétaire du champ
va voir l’état de l’épouvantail
et revient

Buson

°
(p.1041 :)

une nuit de lune
les épouvantails ressemblent aux hommes :
si pitoyables !

Shiki

l’épouvantail
a l’air humain
quand il pleut

Seibi

le riz moissonné,
l’épouvantail
a l’air transformé

Buson

°
(p.1042 :)

l’eau descendant,
comme elles semblent fines et longues,
les jambes de l’épouvantail !

Buson

au soleil du soir
l’ombre de l’épouvantail
atteint la route

Shôha

les gens, bien sûr !
mais même les épouvantails
ne sont pas droits !

Issa

°
(p.1043 :)

son chapeau tombé,
l’épouvantail
a l’air dépité

Buson

l’épouvantail,
ses pieds dans la terre inondée,
endure tout ça

Shiki

°
(p.1044 :)

son chapeau tombé,
qu’elle est sans pitié
la pluie sur l’épouvantail !

Hagi-jo

dans ce monde fugace,
l’épouvantail aussi
a un nez et des yeux !

Shiki

d’où
vient le froid,
ô épouvantail ?

Issa

°
(p.1045 :)

de toutes les choses qui existent
la plus stupide
est l’épouvantail

Shiki

l’automne avance ;
les épouvantails portent
des feuilles tombées

Otsuyû

le regardant ce matin,
l’épouvantail s’est tourné
de ce côté-ci

Taigi

°
(p.1046 :)

nous avons lié amitié –
maintenant nous devons nous séparer,
épouvantail !

Issa

l’épouvantail :
en retard pour prendre
le bateau de la moisson

Shihyaku

les moineaux volent
d’épouvantail
en épouvantail

Sazanami

°
(p.1047 :)

« Monseigneur Moineau,
c’est l’épouvantail
qui s’adresse à vous ! »

Sôseki

l’hiver venu,
les corbeaux se perchent
sur l’épouvantail

Kikaku

le vent d’automne
bouscula l’épouvantail
puis continua sa course

Buson

°
(p.1048 :)

bruit de quelque chose :
l’épouvantail
tombé de lui-même

Bonchô

la première chose soufflée
par le vent de la tempête :
l’épouvantail

Kyoroku

°
(p.1049 :)

soufflé, relevé,
resoufflé :
l’épouvantail !

Taigi

rendant l’âme
debout :
l’épouvantail

Hokushi

sous la baignoire portative :
dernière demeure
de l’épouvantail

Jôsô

°
(p.1050 :)

pourrissant :
même pas bon pour le feu,
cet épouvantail !

Shôshû

°
(p.1051-1078 : OISEAUX ET ANIMAUX : à suivre…)

13 Haiku d’été – Blyth – p.699-703

22 avril 2011

°
(p.699 :)

yûdachi ni . hitori soto miru . onna kana

Kikaku

averse d’été –
une femme assise seule
regarde au-dehors

yûdachi ya . chie samazama no . kaburimono

Otsuyû

averse d’été –
selon leur sagesse,
les différents couvre-chef

oto bakari demo . yûdachi no . yûbe kana

Issa

seulement le son :
c’était un soir
d’averse estivale

°

Plus on parle et pense,
plus on s’éloigne du vrai

Shinjinmei

°
(p.700 :)

Isshaku no . taki mo oto shite . yû suzumi

Issa

une cascade d’un seul pied,
mais avec le bruit qu’elle fait…
se rafraîchir au soir

inazuma ya . mori no sukima ni . mizu wo mitari

Shiki

un éclair d’orage ;
entre les arbres de la forêt
l’eau apparaît

inazuma ni . koboruru oto ya . take no tsuyu

Buson

un éclair !
le son de la rosée
tombant le long des bambous

°
(p.701 :)

inazuma ni . daibutsu ogamu . nonaka kana

Kakei

au milieu des éclairs
faisant mes dévotions à un Grand Bouddha
sur la lande

chôchin de . daibutsu miru ya . hototogisu

Shiki

avec une lanterne,
je regardais le Grand Bouddha :
un hototogisu chanta

hyôjo mo . shibashi yamikeri . raijin

Tôsha

La Cour Suprême aussi
fit une pause un moment
pendant les coups de foudre

°
(p.702 :)

inazuma ya . kinô wa higashi . kyô wa nishi

Kikaku

Eclairs orageux :
hier à l’est
aujourd’hui à l’ouest

ukigusa ya . kyô wa achira no . kishi ni saku

Otsuyû

lentilles d’eau flottant :
fleurissant aujourd’hui
sur la rive plus lointaine

inazuma ni . satoranu hito no . tôtosa yo

Bashô

qu’il est admirable
celui qui ne pense pas : « la vie est éphémère »
quand il voit l’éclair de l’orage !

°
(p.703 :)

enten ni . kiku wo yashinau . aruji kana

Shiki

au soleil brûlant,
le maître chérit
ses chrysanthèmes

°
(suite : Champs et Montagnes, p.704-719)

14 Haïkus de printemps – Blyth – p. 510-515

9 novembre 2010

°
(p.510 :)

kura narabu . ura wa tsubame no . kayoi michi

Bonchô

derrrière une rangée d’entrepôts
où les hirondelles volent
haut et bas

°

tsubakuro ya . nani wo wasurete . chûgaeri

Otsuyû

l’hirondelle
fait une culbute;
qu’a-t-elle oublié ?

°
(p.511 :)

tô-yama ya . tombo tsui yuki . tsui kaeru

Akinobô

la libellule
rapide jusqu’à la montagne lointaine,
rapide au retour

°

daibutsu no . hana kara detaru . tsubame kana

Issa

une hirondelle
s’envole du nez
du Grand Bouddha

°

nobotoke no . hana no saki kara . tsurara kana

Issa

du bout du nez
du Bouddha sur la lande,
pendent des glaçons

°
(p.512 :)

tsubakurame . naite ja wo utsu . koie kana

Buson

les hirondelles s’agitent la nuit :
des gens du hameau
frappent le serpent

°

yûtsubame . ware ni wa asu no . ate mo nashi

Issa

ah, hirondelle du soir !
mon coeur est rempli de craintes
pour le lendemain

°

yodôshi ni . nani wo kigan no . isogi kana

Rôka

pourquoi les oies qui reviennent
devraient-elles se hâter
toute la nuit ?

°
(p.513 :)

junrei ni . uchimajiri-yuku . kigan kana

Ransetsu

les oies sauvages qui reviennent
se mêlent
aux pèlerins

°

kaeru kari . tagoto no tsuki no . kumoru yo ni

Buson

oies sauvages revenant,
une nuit où dans chaque rizière
la lune se couvre

°
(p.514 :)

kari yukite . kadota no tôku . omowaruru

Buson

les oies sauvages parties,
la rizière devant la maison
semble lointaine

°

kyô kara wa . nihon no kari zo . raku ni ine

Issa

à partir de ce jour
vous êtes des oies du Japon ;
dormez en paix

°
(p.515 :)

kinô ini . kyô ini kari no . naki yo kana

Buson

s’envolant la nuit dernière,
aujourd’hui aussi, oies sauvages s’envolant –
aucune cette nuit

°

yamadori no . o wo fumu haru no . irihi kana

Buson

le soleil qui se couche
marche sur la queue
du faisan cuivré

°

(suite, p.516-)