Posts Tagged ‘montagne’

tanka pour anna – Py

28 août 2010

°

je pense à toi
là-bas – là-haut
sur les pentes de la montagne
coupant ton bois fin août
pour ton hiver en ville ?

°

d.(28/8/10)

Kodôjin – quatrain (poésie chinoise)

31 janvier 2010

°

Laissé en partant.

Un ami a écrit un poème noble
me disant adieu comme je retourne dans les montagnes.
Laissez-moi essayer de le chanter de vive voix :
des pommes de pin tombent dans un vent venu du ciel.

°

Kodôjin

de Buson

16 décembre 2009

Se no hikuki
uma ni noru hi no
kasumi kana

One day
Riding on a short-legged horse,
In the haze.

Un jour,
chevauchant un cheval court-sur-pattes
dans la brume

°

Yamadera ya
tsuki-zokonai no
kane kasumu

A mountain temple;
The sound of the bell struck fumblingly,
Vanishing in the haze.

Temple de montagne –
Le son de la cloche frappée maladroitement
s’évanouit dans la brume

°

Hikuki ki ni
uguisu naku ya
hiru sagari

Noon is past;
The uguisu
Sings on a low tree.

Midi passé;
Le coucou chante
sur un arbre bas

Buson

(dans HAIKU de Blyth, p.261-2)

d’Issa

10 décembre 2009

Shibui toko
haha ga kui keri
yama no kaki

kakis de montagne ;
La mère mange
les morceaux astringents

Issa

(dans HAIKU de Blyth, p.231)

Quelques jalons pour un haïku sec !

3 novembre 2009

Dans le haïku, discerner les mots « pleins » des mots « creux ».
Les mots pleins sont ceux qui donnent du sens, le sens, qui sont « lourds de sens », vivants.
Les mots creux sont ceux qui sont vides de sens, « morts ».
Éliminer les / Se passer des mots « creux », au possible.

(28/10/09)

°

(de chez anna :)

des tuiles des toits
jusqu’à la mer

(1/11/09)

Le(s) blanc(s)
que je laisse
dans le haïku,

le lecteur
franchira

(ou pas.)

tendre au lecteur
du silence
du vide

mon haïku :
un bol
présenté
au lecteur

S’enfoncer dans le blanc du haïku

Le haïku
est une montagne
enneigée

Mettre
le plus de vide possible
dans mon haïku

« Oublier »
le plus de mots
possible

Vider mon haïku
au possible

Laver mon haïku

décolorer mon haïku

, le délaver

,
l’habit
cent fois porté
cent fois lavé

cf : « Chant de l’habit cent fois fois rapiécé » de Hyegûn, p.98 de Ivresse de brumes, griserie de nuages, NRF/Gallimard, Connaissance de l’Orient, 113, 2006.

°

Le haïku est la possibilité d’un bol

Le haïku est la possibilité de boire

°

– Ne manque-t-il pas quelque chose dans votre haïku ?
– Oui, il y manque ce que vous y mettrez

Le haïku est une salle de cinéma vide

Il s’agit moins de dire,
que de laisser le lecteur se placer
pour qu’il voie

_

Si tu lui mets trop de mots,
tu lui bouches la vue

Les mots
bouchent la vue
du haïku

((a)perce)voir)
le haïku
à travers
les mots

Les mots
voilent /
cachent /
burqachent ? /
obscurcissent
le haïku

les mots-nuages
dissipés,
la montagne-haïku
apparaît

Le lecteur
lance sa passerelle
pour franchir ton haïku

au lecteur
sa clé
du haïku

le haïku comme kôan ?

le lecteur trouve
(ou ne trouve pas)
sa solution au haïku

(le haïku n’est pas une femme facile.)

°

Laisser des blancs
dans le haïku

Le haïku est un mi-chemin

Le haïku est un demi-pas

°

Ne mets pas tes lunettes
sur le nez de ton lecteur

°

Crée du vide
dans ton haïku

Offre à ton lecteur
un saut
par le vide des mots

°

L’essentiel est de laisser le lecteur
compléter le haïku.

Le lecteur franchit la faille
que le haïjin a creusée
dans son haïku

Creuse
ton haïku,

Laisse
ton lecteur
creuser

Encreuse

Toussaint –
Creuse
ton
haïku

ensevelis tes mots morts

°

écourte

condense

:

haïku sec

°

d.(1-2/11/09)

Feu de montagne – (6/8 août 03)

30 juin 2009

°

entre les pans des montagnes

fumée bleue annonciatrice

°

roulements de canadairs

premiers confetti cendrés

°

monts estompés

par la fumée des feux

la cloche perçante

°

une cendre

vient se poser

sur mon carnet

°

se mêlant aux herbes

aromatisant les olives :

premières cendres de la montagne

°

dans la cuvette

la mer invisible :

fumée descendant des montagnes

°

mêlée au pastis

et aux olives

l’odeur du feu dans la montagne

°

sur ma main

blanche scorie

d’arbre brûlé ?

°

feux de forêt d’un côté

mer de l’autre

– arroser tous les soirs

les plantes brûlées de soleil

°

soir gris avec demi-lune

°

22 heures

la lune

et UNE étoile

°

ce soir l’odeur

du feu de forêt lointain

et de l’encens ici

°

… mêler mon encens

au(x) feu(x) de ta forêt …

°

l’encens qui se consume

décrit une arabesque

– bâton de pélerin

°

ce soir

l’encens que se dédouble –

rêvant à toi

°

ce matin

l’air bleu de la montagne

– feux de forêts lointains

°

bleu de brume incendiaire

le matin levé

descend (de) la montagne

la pluie du feu

°

ce matin encore dès l’aube

l’odeur fine de charbon de bois

°

Castillon, 6-8 août 2003.