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Mouches et guêpes
tôt
sur les pommes écrasées de la route
°
sortant du brouillard éclatant,
quelques cimes d’arbres
, un mont *
, un taon …
* le Puy d’Issolu
°
moutons en file indienne
sur le chemin
s’enfonçant dans le brouillard de la vallée
°
Les arbres naissent
du brouillard qui s’estompe
– la vallée au matin
°
juste sous le tapis de brume
le serpent de l’autorail
de huit heures
°
Le relief émerge
quand la brume s’estompe
– un coup de fusil
°
traquant les mots
chasseur tôt levé
– le chien du stylo
°
la vallée naît ce matin –
la terre aspire
la blanche brume
°
les façades des maisons
naissent çà et là
– des moutons bêlent
°
Les arbres naissent
grattant la brume –
apparemment les oiseaux ont bien dormi
°
De la vallée s’élève un dirigeable
que le soleil pousse par-dessus
le blanc de la brume
°
dernier été du Lot
la pente s’ouvre
vers la vallée qui se libère
°
le mystère se dévoile –
le blanc chassé
, soleil.
°
Renaît la vallée
telle qu’elle est connue
du flanc du causse
°
au matin
dénombrer
les phénomènes
°
au matin
pêcher ses mots
dans une goutte de rosée
°
coton qui s’effiloche
la plaine nettoie …
°
Du maquillage de la nuit
le coton de la brume …
°
Le charme se rompt-il ?
la brume se dissipe
– rosées au soleil
°
brume effilochée
la plaine se retrouve
– échos d’oiseaux
°°
d. (Bonard, Lot, 24/8/01)