Posts Tagged ‘juste’

Faire taire – réflexion

28 août 2010

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Pourquoi veut-on faire taire une personne ?

(quand ce n’est pas parce qu’elle raconte « n’importe quoi » !)

: c’est, à l’inverse, parce qu’elle dit (trop !) juste, vrai, exact –
et que ceux qui se contentent de l’à-peu près, du compromis, de la soumission, des jeux de rôles, etc,
ne peuvent pas le supporter –
parce que non seulement elle le dit,
mais parce qu’elle vit
(exactement) ce qu’elle dit,
qu’elle fait ce qu’elle dit, ce qu’elle est, ce qu’elle vit,
mais parce qu’elle est
elle-même cet exemple (trop !) lumineux,
parce qu’elle EST vraie, sincère, exacte, lumineuse.
(Ceux qui (s’) en sont aveuglés disent alors :
Abattez-moi ce jour !…)

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d.(28/8/10)

Kyôbun à la gêne – d.p.

14 avril 2010

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Kyôbun à la gêne

un bon haïku
mal traduit
fait chou blanc

Exemple :

 » Sur la branche morte
un corbeau se tient perché
l’automne à la brune  »

Bashô
(p.127 de Le Haïkaï selon Bashô, POF, 1983, trad. R. Sieffert.)

Pas d’émotion ressentie… = pas assez de « simplicité » ?

 » la « ,  » se tient perché « ,  » à la brune  » (me) gênent; mon esprit s’égare, accroche, s’éloigne de l’essentiel… Quelle en est la raison ? : vouloir faire 5/7/5 à tout prix ! (Trop de mots également ! ; et pas assez simples ni fluides…)

Ce qui compte dans le haïku, c’est bien l’esprit (-coeur), l’essence *, plus que (, au-delà de) la forme !

 » Le miroir est éblouissant lorsqu’il reflète l’essence et non la forme.  »

(Daniel Odier, in Chan & Zen, Le jardin des iconoclastes, Pocket Spiritualités, 2006, p.61.)

* : d’où l’essentiel, le centre, le juste (, le simplifié, le minimalisé).

Minimalisez !

Écourtez vos mots !

D’un mot de trois syllabes préférez un synonyme (exact) de deux, voire d’une syllabe :
on y gagne en promptitude, en « éclair-cie » !
Le (haï)coup porté est plus franc, plus direct, touche plus fort, plus vite, plus profond, plus mortel !

en cuisses
sur son scooter
– avril parisien

Dire (le plus souvent) a minima
pour le champ mental (/ émotionnel ?) le plus libre, le plus large, du lecteur
= Concentrez !

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d.p., 14/4/10

kyôbun de la perception / des mots juste/s

16 septembre 2009

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Une amie proche me dit que si son haïku est « raté », c’est qu’elle n’a pas su « voir » correctement la scène-haïku.
Pour ma part, je considère plutôt que l’on voit, entend, perçoit bien la scène, mais qu’on (que je) ne sait (s) pas la mettre en mots justes.
Ce qui (m’) implique un travail postérieur (et acharné ?) de ré-écriture pour « coller » les mots, la langue à la sensation vécue.

prenez exemple sur la mer
polissez votre
haïku

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d.(16/9/9)

JLG/JLG (2) – Cécile Guilbert

8 septembre 2009

 » L’image ne peut naître d’une comparaison mais du rapprochement de deux réalités plus ou moins éloignées. Plus les rapports des deux réalités rapprochées seront lointains et justes, plus l’image sera forte. Deux réalités qui n’auront aucun rapport ne peuvent se rapprocher utilement. Il n’y a pas de création d’image et deux réalités contraires ne se rapprochent pas, elles s’opposent.  »

Jean-Luc Godard, p.70 in Sans Entraves et sans temps morts, de Cécile Guilbert, NRF Gallimard, 2009.

– N’en est-il pas de même dans le haïku ?

d.