°
– Quel temps fait-il aujourd’hui ?
– Soleil
avec un nuage et demi
–
en doigts vagabonds sublimes
–
la part écrite du haïku…
… sa part non écrite
La part émergée du haïku *
seule montre.
* : « Ice-ku »
–
entre deux
et onze juillet
pas un mot ;
un arc-en-ciel
entre les pins
–
Babillé /
Atelier dessin de nus au fusain
–
Détourner les mots
(de leur « vieux » cours…)
–
(S.S.S)
Malgré tous ses coups de gueule
en l’air
– comme des pets dans l’eau –
l’insécurité
prospère…
–
les mots perce-blanc
–
« les confins blancs »
–
une fourmi noire
encercle le bol blanc
– onze juillet
°
Equilibrer l’encre
et le papier
Faire la part
exacte
du noir
du blanc
(: « taoku »)
–
le son et le silence
…
°
la limite inférieure du haïku :
la concentration (de l’encre…)
(de Chine, du Japon, …, de France…)
17 -> 16 -> 15 -> 14 -> …
le « précepte » de Bashô du moins de 50 % (de) formulé !…
– Que le lecteur tombe dans le vide du haïku :
le vide à la fin de l’encre du haïku *,
de la suggestion
Surtout :
ne pas tout « dire » !
« Plus encore que dans le cas du tanka, ce qui est suggéré l’emporte de loin sur ce qui est exprimé. Voilà pourquoi tous les passionnés de silence […] sont susceptibles de devenir passionnés de haïku. »
Ôoka Makoto, p. 12 de Poèmes de tous les jours, Picquier Poche, 1995.
* Equilibrer l’auteur et le lecteur,
la part de l’auteur et la part du lecteur…
°
(à J.A.) :
Le haïku c’est tout le contraire d’un auto-portrait;
c’est un négatif, à la rigueur, une image en creux (du poète)…
« Le poète, suivant en cela les règles du genre, ne s’exprime pas directement. »
Ôoka Makoto, ibid. p. 13.
–
la cigale tue,
le chant des oiseaux
–
une fourmi explore
le plat propre
–
(jour – rouge)
le jour se lève
sur le rouge rutilant du vélo
– pluie
–
une toile d’araignée
tissée
devant le rétroviseur
–
pédalant
de chaque côté
de la toile d’araignée
–
la lune
se glisse entre les rideaux
pour voir s’il n’y aurait pas
quelque sommeil
à dérober
–
dans son oreille gauche
une tourterelle
puis dans sa droite
une autre
– mi-juillet
–
la fleur de prunier
rêve-t-elle encore
de sa coupe de saké ?
(cf p.29 de Poèmes de tous les jours, Anon. du Manyôshû)
–
A quel moment nommer la lune ?
pleins
la lune et le cheval
dorment
°
(à suivre, 2/2)