taiboku wo . mite modorikeri . natsu no yama
Rankô
revenant
après avoir vu un arbre gigantesque :
les montagnes d’été
–
taiboku wo . nagamete itari . shita-suzumi
Kyoroku
assis dessous,
je regarde
le grand arbre
–
natsuyama no . taiboku taosu . kodama kana
Meisetsu
un arbre géant tomba
échos et re-échos
dans les montagnes d’été
°
(p.706 :)
natsuyama ya . uguisu kigisu . hototogisu
Issa
dans les montagnes d’été
des cris d’uguisu, de faisans,
d’hototogisu
–
uma hoku hoku . ware wo e ni miru . natsuno kana
Bashô
je me trouve dans une peinture;
le cygne avance lentement
sur la lande estivale
–
uma hoku hoku . ware wo e ni miru . kokoro ka,na
Bashô
le cygne avance ;
je me sens comme
dans une peinture
–
je me régalai du paysage de Shosho,
y peignant même mon propre bateau
in : le Zenrinkushu
–
junrei no . bô bakari yuku . natsuno kana
Ishû
seules les strophes
des pèlerins traversent
la lande estivale
°
(p.707 :)
kagerô ya . tera e yukareshi . tsue no ana
Issa
vagues de chaleur ;
les trous de la canne
qui se rendit au temple
(= au printemps)
–
magusa ou . hito wo shiori no . natsuno kana
Bashô
un homme portant sur son dos du fourrage
comme s’il était notre guide
sur la lande d’été
–
taezu hito . ikou natsuno no . ishi hitotsu
Shiki
l’un après l’autre
les gens pausent sur cette pierre
sur la lande d’été
°
(p.708 :)
no wo yoko ni . uma hikimuke yo . hototogisu
Bashô
chevauchant sur la lande d’été –
« Ah, mène le cheval de ce côté ! »
là où le coucou chante
–
mizu funde . kusa de ashi fuku . natsuno kana
Raizan
m’éclaboussant à travers l’eau,
frottant mes pieds sur l’herbe –
la lande l’été !
°
(p.709 :)
oroshioku . oi ni nae furu . natsuno kana
Buson
l’autel à peine installé
vacilla sous un tremblement de terre
sur la lande d’été
–
yukiyukite . koko ni yuki yuku . natsuno kana
Buson
encore et encore,
maintenant, ici-même, encore et encore
sur la lande d’été
°
(p.710 :)
kôya yuky . mi ni chikazuku ya . kumo no mine
Buson
marchant sur la vaste lande déserte,
les nuages imposants
se rapprochent
–
atsuki hi wo . umi ni iretari . mogami-gawa
Bashô
la rivière Mogami
a précipité le Soleil brûlant
dans l’Océan
°
(p.711 :)
hikuki ki ni . uma tsunagitaru . natsuno kana
Shiki
un cheval attaché
à un arbre bas
sur la lande d’été
–
natsukawa wo . kosu ureshisa yo . te ni zôri
Buson
quel bonheur
que de traverser cette rivière d’été
les sandales à la main !
–
natsukawa ya . uma tsunagitaru . hashibashira
Shiki
rivière d’été ;
un cheval attaché
au pilier du pont
°
(p.712 :)
natsukawa ya . hashi aredo uma . mizu wo yuku
Shiki
rivière d’été –
il y a un pont
mais le cheval traverse à gué
–
bajô yori . tazuna yurumeru . shimizu kana
Shiki
à cheval
je détendis les rênes –
l’eau claire !
–
natsukawa ya . chûryû ni shite . kaerimiru
Shiki
rivière d’été –
à mi-courant,
regardant derrière
–
watarikakete . mo no hana nozoku . nagare kana
Bonchô
à mi-courant,
admirant
les lenticules
°
(p.713 :)
atozama ni . kouo nagaruru . shimizu kana
Kitô
les petits poissons
reculant
dans l’eau claire
–
soko no ishi . ugoite miyuru . shimizu kana
Sôseki
les pierres du fond
semblent bouger ;
eau claire
–
nowaki fukedo . ugokazaru . kumo takashi
Rogetsu
la tempête d’automne fait rage
mais haut dans le ciel
les nuages sont immobiles
(= en automne)
°
(p.714 :)
kiyo-taki ya . nami ni chirikomu . aomatsuba
Bashô
une cascade claire ;
dans les rides tombent
des aiguilles de pin vertes
(N.d.T. : Ce haïkaï est le dernier auquel Bashô travaillait, à sa mort.)
°
(à suivre, p.715-)