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25 Haiku d’été (+ 1 de printemps + 1 d’automne) – Champs et Montagnes – Blyth – p.704-714

24 avril 2011

taiboku wo . mite modorikeri . natsu no yama

Rankô

revenant
après avoir vu un arbre gigantesque :
les montagnes d’été

taiboku wo . nagamete itari . shita-suzumi

Kyoroku

assis dessous,
je regarde
le grand arbre

natsuyama no . taiboku taosu . kodama kana

Meisetsu

un arbre géant tomba
échos et re-échos
dans les montagnes d’été

°
(p.706 :)

natsuyama ya . uguisu kigisu . hototogisu

Issa

dans les montagnes d’été
des cris d’uguisu, de faisans,
d’hototogisu

uma hoku hoku . ware wo e ni miru . natsuno kana

Bashô

je me trouve dans une peinture;
le cygne avance lentement
sur la lande estivale



uma hoku hoku . ware wo e ni miru . kokoro ka,na

Bashô

le cygne avance ;
je me sens comme
dans une peinture

je me régalai du paysage de Shosho,
y peignant même mon propre bateau

in : le Zenrinkushu

junrei no . bô bakari yuku . natsuno kana

Ishû

seules les strophes
des pèlerins traversent
la lande estivale

°
(p.707 :)

kagerô ya . tera e yukareshi . tsue no ana

Issa

vagues de chaleur ;
les trous de la canne
qui se rendit au temple

(= au printemps)

magusa ou . hito wo shiori no . natsuno kana

Bashô

un homme portant sur son dos du fourrage
comme s’il était notre guide
sur la lande d’été

taezu hito . ikou natsuno no . ishi hitotsu

Shiki

l’un après l’autre
les gens pausent sur cette pierre
sur la lande d’été

°
(p.708 :)

no wo yoko ni . uma hikimuke yo . hototogisu

Bashô

chevauchant sur la lande d’été –
« Ah, mène le cheval de ce côté ! »
là où le coucou chante

mizu funde . kusa de ashi fuku . natsuno kana

Raizan

m’éclaboussant à travers l’eau,
frottant mes pieds sur l’herbe –
la lande l’été !

°
(p.709 :)

oroshioku . oi ni nae furu . natsuno kana

Buson

l’autel à peine installé
vacilla sous un tremblement de terre
sur la lande d’été

yukiyukite . koko ni yuki yuku . natsuno kana

Buson

encore et encore,
maintenant, ici-même, encore et encore
sur la lande d’été

°
(p.710 :)

kôya yuky . mi ni chikazuku ya . kumo no mine

Buson

marchant sur la vaste lande déserte,
les nuages imposants
se rapprochent

atsuki hi wo . umi ni iretari . mogami-gawa

Bashô

la rivière Mogami
a précipité le Soleil brûlant
dans l’Océan

°
(p.711 :)

hikuki ki ni . uma tsunagitaru . natsuno kana

Shiki

un cheval attaché
à un arbre bas
sur la lande d’été



natsukawa wo . kosu ureshisa yo . te ni zôri

Buson

quel bonheur
que de traverser cette rivière d’été
les sandales à la main !



natsukawa ya . uma tsunagitaru . hashibashira

Shiki

rivière d’été ;
un cheval attaché
au pilier du pont

°
(p.712 :)

natsukawa ya . hashi aredo uma . mizu wo yuku

Shiki

rivière d’été –
il y a un pont
mais le cheval traverse à gué



bajô yori . tazuna yurumeru . shimizu kana

Shiki

à cheval
je détendis les rênes –
l’eau claire !

natsukawa ya . chûryû ni shite . kaerimiru

Shiki

rivière d’été –
à mi-courant,
regardant derrière

watarikakete . mo no hana nozoku . nagare kana

Bonchô

à mi-courant,
admirant
les lenticules

°
(p.713 :)

atozama ni . kouo nagaruru . shimizu kana

Kitô

les petits poissons
reculant
dans l’eau claire

soko no ishi . ugoite miyuru . shimizu kana

Sôseki

les pierres du fond
semblent bouger ;
eau claire



nowaki fukedo . ugokazaru . kumo takashi

Rogetsu

la tempête d’automne fait rage
mais haut dans le ciel
les nuages sont immobiles

(= en automne)

°
(p.714 :)

kiyo-taki ya . nami ni chirikomu . aomatsuba

Bashô

une cascade claire ;
dans les rides tombent
des aiguilles de pin vertes

(N.d.T. : Ce haïkaï est le dernier auquel Bashô travaillait, à sa mort.)

°
(à suivre, p.715-)