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rue bruyante –
derrière une vitrine
un homme remue un archet
sur un violon
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d.(17/2/10)
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rue bruyante –
derrière une vitrine
un homme remue un archet
sur un violon
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d.(17/2/10)
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l’homme
au corbeau sur la neige :
« salut mon pote ! »
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d.(14-16/2/10)
(avec mes remerciements à J-P. Cresta)
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(d’après anna :)
dans le haïku
le je
n’est que décor,
participant dilué du paysage
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Le haïku n’est pas écriture du « je »
mais écriture du monde
( dont l’homme est
témoin modeste )
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d.(21/22-9-09)
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senryûs = travers d’hommes, travers de porcs
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d.(8/07)
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derrière une fenêtre muette
les bleutés d’une télé –
minuit quarante-trois
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lumières bien immobiles
sur le sommeil des hommes,
nuit du 24 juillet
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l’eau scintille dans la gouttière
abreuvoir à pigeons
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d.(24/7/09)
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9 heures sonnaient au carillon de la brume
Un fusil ajouta le dixième coup
– De quoi se plaignaient les corbeaux ?
Un coq ajouta sa touche à l’orchestration du matin
Quelques bruits humains : casserole
qu’on heurte dans le jardin,
porte qu’on ferme, rumeurs de voitures,
percussion de pas.
Seuls les arbres faisaient encore silence dans l’immobile du matin
Le coq réitérait son appel
une pie traînait le fardeau de sa queue
quelques gouttes bien rondes
sur une feuille à l’envers
Les voitures négociaient les virages
Vers les hauteurs les vents tournaient
– Il voulait s’éloigner des hommes
(difficile de leur échapper !) –
–
Odeurs d’humus –
Dans le jardin un ciré jaune
étranglé au cou
en guise d’épouvantail
Dedans la lumière
et l’homme assis attablé
de dos à la porte
regarde la télé couleur
Il est 9 heures passées de café
et les oiseaux joutent déjà de leurs instruments agiles
Le ciel aussi s’agrandit
s’approfondit d’un avion
Le jour / la lumière prend son relief
bientôt le rêve la brume et l’inconscient seront rejetés
glisseront de l’autre côté du globe
–
bientôt un ensemble de maisons
Chirico à portiques carrés
comme un décor d' »un-hol(l)y-wood » *
aux volets tous vert tendre
d’une horreur irréelle
…
* = » forêt-profane » ?
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d.(Migné-Auxances, 25/11/90)
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Aujourd’hui
un homme, Reginald, n’a pas coupé ses ongles d’orteils depuis neuf ans. Sa femme ne veut plus de lui.
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d.
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UN CHAPEAU
peu suspendu
entre des objets
immobilement
et ne touchant à rien
ni pierres ni arcades
(architectures chiricoesques
dalisiaques
chagalliques
magrittales)
: un melon noir
sans homme
°°°
d.(Paris, 22/3/87 – 19/1/90