°
un cri noir
traverse ce matin –
brossage de dents
–
dans le métro
il fait monter
l’odeur de la boulangerie
–
nos deux réveils
aussi
ensemble
–
Maguelone * :
pas grand chose
d’autre
à se mettre sous l’Adam !?
* plage naturiste de –
–
dès sept heures
leur télé allumée
: l’hypno-teaseuse …
–
un saule
pleure
au bord de l’autoroute
–
une araignée
joue de la lyre
dans le soleil du soir
(forêt de Sénart)
–
je tombe en spirale,
forêt de Sénart
–
le grand détachement des feuilles
– octobre sans vent
–
la cloche
peu à peu
s’associe
au silence
–
le café
filtre
sous la porte
ta peau
encore froissée
par les draps
–
mmmh !
ce pain qui cuit :
jouissance absolue
–
portée
l’ombre
chante
–
ce soir
lumières jaunes
télés multicolores
–
par-dessus les toits
des grues
des antennes
–
des avions
limaces rosées
entament
la toile
du ciel
–
contempler
le « c’est ainsi »
des arbres
–
ralentis ton regard
ton esprit
tranquillise-le
pour entrer en contact
enfin
avec la sève
–
une plume
sur le trottoir
n’écrit rien
–
une vieille chaussure –
au bord de la route
–
il faut qu’un haïku
soit
ouvert
–
a flurry of pigeons
all at once
–
un petit cheval
de nuage
s’envole
dans le matin
, mi-octobre
–
boules ramassées
pigeons
de la fenêtre des toilettes
–
lumières fixes
écrans mouvants de télés
dimanche soir d’octobre
–
son de l’ampoule
contre l’abat-jour
une cloche de vache
–
le plancher de mon voisin
du dessus grince
pas seul !
–
pas
du voisin du dessus :
pas seul !
–
jusqu’à mon dernier souffle
le souffle du haïku,
probablement
–
dans le bol de tisane
l’ampoule
vers le haut
–
passant manches de chemises
et cols
au savon de Marseille
avant lessive :
grand-mère
–
un petit cheval gris
de nuage
évolue
dans le ciel
–
feuilles rousses de platanes
sur la pelouse
le soleil se repose
–
nous pompant l’air,
l’inlassable ressasseur
de leçons !…
–
au-dessus des embouteillages matinaux
un corbeau
croasse en passant
–
ma voisine
entame
do majeur
au violon
– l’heure de la sieste
–
mon miroir est petit
la Thaïlande est loin
je pense à toi
–
21 octobre
lavant les vitres
une guêpe
–
premiers avions :
après mes vitres
propres
–
grosse lune d’octobre
entre les deux tours
d’incinération de déchets
–
les vaguelettes
que fait l’âge
au dos de sa main
–
pluie d’octobre –
la goutte au nez
de la vieille dame
sous l’abri-bus
–
cette femme
vue ce matin
vue aussi ce soir
dans le métro
–
une page du journal
sou le vent
–
ondule au vent
la page du journal
–
pleine lune d’octobre
à la fin de la nuit :
le ciel immaculé
–
la pleine lune d’octobre
dans le petit matin –
dans ton avion
les hublots clos ?
–
vol matinal :
par un hublot
le soleil,
de l’autre côté
la pleine lune
–
pleine lune d’octobre
un premier cri noir
–
pleine lune d’octobre
en ce ciel
si immense
–
À l’été les Roms,
À l’automne les Jeunes :
Sarko casse.
–
pleine lune d’octobre
nuages roses
une cheminée fume
–
posture de l’arbre :
la pleine lune
entre ses bras
–
accumulation d’énergie :
il invite
la lune
à lui
–
séance de Qi-Gong :
la pleine lune
peu à peu
descendue
(disparue
sous les toits)
–
au-dessus de la grue
des nuages lourds
–
elle se serre contre moi
lendemain de la pleine lune
–
à ma mort,
un service fun-zèbre !
–
lever du seuloeil –
la lumière sur les
traits étirés d’avions
–
à la porte du bar
des bouteilles de champagne
– rosée
–
terrien, t’es pas grand chose !
–
vignes roussies
roches rouges
vers Lodève
–
l’heure rose
sur la montagne des Causses
vers novembre
–
luisant de pluie
penchant plus :
l’arbre pleureur
–
ce matin
goûté à ton thé
au jasmin
de Thaïlande
–
la blondeur du biloba
en l’air
et au sol
–
dernier octobre
l’éventail rutilant
des arbres
–
passage à niveau —
regardant passer
le train
–
épuisant sa salive
en arguties…
– feuilles à terre
–
à la grand-mère l’enfant,
à la mère le chien :
promenade du dernier octobre
–
voiles s’envolant au vent
la veille de novembre
–
le haïku est un chemin
le long duquel nous marchons
chaque jour…
–
entre l’appareil photo
et le ginkgo biloba jaune
deux pigeons trop prestes
–
l’entonnoir en étain
de l’Hôtel du Commerce :
retrouvé dans la niche
–
sur la table de la cuisine
pinceaux
près de l’assiette au raisin
et deux demi-citrons
–
feuilles
sous le banc
la pluie d’avant novembre
–
odeurs :
la pluie sur le trottoir de Millau
dernier jour d’octobre
–
dans sa mare multicolore
le cygne blanc
sous la pluie
–
dans la flaque
des bulles trembleuses
l’une après l’autre
–
toute l’après-midi
mère martelant
ses noix
–
nous sommes uniques
et cependant semblables,
feuilles, bulles, humains…
–
« filliforme » :
filiforme –
à la boulangerie
plus de baguettes
(cf : sept 10)
°
d.(oct. 10)