°
(p.580 :)
nioi shite . tonari no ume no . mienu kana
Chora
Comme il sent,
le prunier d’à côté !
mais je ne peux pas le voir !
–
tsuchikure ni . muchi utsu ume no . aruji kana
Buson
le maître du prunier
frappe une motte
avec sa canne
°
(p.581 :)
ume saite . obi kau heya no . yûjo kana
Buson
pruniers en fleur ;
des courtisanes dans leur chambre
achètent des ceintures
–
hitotsuya ni . yûjo mo netari . hagi to tsuki
Bashô
couchant sous le même toit
avec des courtisanes :
des fleurs de lespédèzes et la lune
–
tori no ne ni . sakô to mo sezu . yabu no ume
Issa
le chant de l’oiseau !
mais le prunier dans la futaie
ne fleurit pas encore
–
kono ame ni . noppiki naraji . hototogisu
Issa
cette pluie
et son inévitable
hototogisu
°
(p.582 :)
taoraruru . hito ni kaoru ya . ume no hana
Chiyo-ni
la branche fleurie du prunier
donne son parfum
à celui qui l’a cassée
–
shiraume no . kareki ni modoru . tsukiyo kana
Buson
à la lumière de la lune
le prunier blanc redevient
un arbre d’hiver
–
teshoku shite . iro ushinaeru . kigiku kana
Buson
allumant la lanterne,
les chrysanthèmes jaunes
perdent leur couleur
–
byôsô no . niwa haku ume no . sakari kana
Sora
le moine malade
balaie le jardin,
les pruniers en pleine floraison
°
(p.583 :)
hitoeda wa . kusuri no bin ni . ume no hana
Shiki
un des rameaux
de fleurs de prunier
dans la fiole médicinale
–
ume yasete . mugi wa mabara nari . yabubatake
Shiki
le prunier en désordre,
l’orge fin et rare :
un champ dans les futaies
–
shiraume ni . akuru yo bakari to . nari ni keri
Buson
maintenant chaque nuit
tombera
du prunier blanc
°
(p.584 :)
tebana kamu . oto sae ume no . sakari kana
Bashô
le son de quelqu’un
qui se mouche dans sa main;
les pruniers à leur apogée
–
hatauchi ya . tebana wo nejiru . ume no hana
Issa
cultivant le champ,
il essuie sa main morveuse
sur les fleurs de prunier
°
(p.585 :)
ume no hana . koko wo nusume to . sasu tsuki ka
Issa
« Vole celle-ci, »
semble dire la lune
« cette branche du prunier en fleur ! »
–
kôbai ya . irihi no osou . matsu kashiwa
Buson
fleurs rouges de prunier :
le soleil couchant assaille
pins et chênes
–
akokuso no . kokoro wa shirazu . ume no hana
Bashô
l’esprit intime d’Akokuso
je ne connais pas –
mais ces fleurs de prunier !
–
(p.586 :)
Le coeur des gens je ne connais pas;
mais les fleurs de cerisier
de mon endroit natal,
leur parfum est ancien !
Tsurayaki (883-946), appelé, enfant, Akokuso. (n. de R.H. Blyth).
°
(à suivre, p.586-)