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Kyôbun à la gêne – d.p.

14 avril 2010

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Kyôbun à la gêne

un bon haïku
mal traduit
fait chou blanc

Exemple :

 » Sur la branche morte
un corbeau se tient perché
l’automne à la brune  »

Bashô
(p.127 de Le Haïkaï selon Bashô, POF, 1983, trad. R. Sieffert.)

Pas d’émotion ressentie… = pas assez de « simplicité » ?

 » la « ,  » se tient perché « ,  » à la brune  » (me) gênent; mon esprit s’égare, accroche, s’éloigne de l’essentiel… Quelle en est la raison ? : vouloir faire 5/7/5 à tout prix ! (Trop de mots également ! ; et pas assez simples ni fluides…)

Ce qui compte dans le haïku, c’est bien l’esprit (-coeur), l’essence *, plus que (, au-delà de) la forme !

 » Le miroir est éblouissant lorsqu’il reflète l’essence et non la forme.  »

(Daniel Odier, in Chan & Zen, Le jardin des iconoclastes, Pocket Spiritualités, 2006, p.61.)

* : d’où l’essentiel, le centre, le juste (, le simplifié, le minimalisé).

Minimalisez !

Écourtez vos mots !

D’un mot de trois syllabes préférez un synonyme (exact) de deux, voire d’une syllabe :
on y gagne en promptitude, en « éclair-cie » !
Le (haï)coup porté est plus franc, plus direct, touche plus fort, plus vite, plus profond, plus mortel !

en cuisses
sur son scooter
– avril parisien

Dire (le plus souvent) a minima
pour le champ mental (/ émotionnel ?) le plus libre, le plus large, du lecteur
= Concentrez !

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d.p., 14/4/10