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Compte-rendu du kukaï de Paris (n° 63)

19 février 2012

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Compte-rendu du kukaï de Paris (63) du 18 février 2012 :

En présence de quatorze participant(e)s, 44 haïkus ont été échangés, dont 24 ont obtenu une voix ou plus.

Avec 5 voix :

la première mèche blanche
d’une amie d’enfance –
Miroir

: Gwenaëlle Laot.

4 voix :

En ouvrant ce carton
je respire
la maison de mes parents

: Oriane Obendorfer ;

et :

Nouvel hiver –
toutes ces fleurs sauvages
qu’il n’a pas cueillies.

: Françoise Lonquety.

3 voix :

Au décollage
les chaussettes de contention
résistent

: Gilbert Stern ;

Matin silencieux
même les oiseaux écoutent
les flocons

: Patrick Fetu ;

et :

un à un
les flocons effacent
les habitudes

: Antoine Gossart.

2 voix :

Sa goutte au nez
Attend un mouchoir
– Trop tard !

: Oriane Obendorfer ;

et :

tout étonné
de ployer sous la neige
l’amandier en fleurs

: Michel Duflo.

Parmi les haïkus ayant récolté une voix :

Champs de neige –
les vaches
au régime

de Gwenaëlle Laot.

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Dorothy Howard nous a ensuite parlé de l’anthologie canadienne HAIKU, D. HOWARD & A. DUHAIME, Éd. Asticou 1985, de « l’historique du haïku en anglais en Amérique du Nord » par Elisabeth Searle Lamb, et de « l’historique du haïku en français : la France et le Québec » par Bernadette Guilmette, qui y figurent, et nous en a lu quelques haiku, après avoir évoqué la vie et les tribulations des Japonais au Canada pendant et après la 2è guerre mondiale.

Elle nous avertit également que sa revue « Casse-pieds » publiera ses deux derniers numéros (14 et 15) et qu’on peut lui envoyer (ou à Jean-Michel Guillaumond, Directeur en France de la revue,) des textes courts (brefs ou haïkus) pour ces dernières échéances. (En urgence pour le n° 14).

Notre prochain kukaï (n° 64) aura lieu samedi10 mars, bistrot d’Eustache (75001) à 16h30.

La semaine suivante, samedi 17 mars, le kukaï de Paris est invité par l’AFAH à participer, au Palais de la Médiathèque de Puteaux (122 rue de la République (92800) au kukaï et à l’atelier d’écriture autour des « 10 mots (2012) de la langue française » de 17h45 à 19 h, après une conférence sur la poésie brève japonaise (à l’auditorium) par Janick Belleau, Daniele Duteil et Meriem Fresson ? L’AFAH tient ce même jour, de 10h à 13h son assemblée générale (à l’auditorium). Parallèlement à ces événements se tiendront deux expositions (dans le hall) : « Histoire des haïku, haïga et haïsha » (par l’AFH) et « Haïsha bada ba da… » (par Patrick Fetu).

À bientôt, donc !

Amicalement en haïku,
Daniel

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avec et sans 5/7/5 (1)

30 octobre 2011

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le 5/7/5
ça les rassure
(me confi(rm)e Dorothy)

:

dp. (Paris, gare d’Austerlitz, 28/10/11)

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le haïkuiste aux cents filets
(: maillés 5/7/5)

et le haïkuiste sans filet
(: de forme libre)

:

dp.(30/10/11, Méréville, 54.)

« Un souvenir » : haïbun, par Carla Sari

24 juillet 2011

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UN SOUVENIR

(par Carla Sari)

« Nous passons le mois d’août à la plage de Yesolo, une étendue sablée au bord de l’Adriatique.
Je viens d’avoir quatorze ans. On me confie la garde de ma soeur Grazia et de notre cousine Elena, qui ont, toutes deux, cinq ans. Grazia a une peau olive et une couronne de boucles brunes. Elena a la peau claire, des yeux verts et ses cheveux blonds soyeux sont tenus en queue de cheval. Des femmes leur sourient dans la rue. « Bella, bella » disent-elles. Ce mot ne s’adresse pas à moi. Mais, néanmoins, ces deux joyaux font partie de ma famille et c’est moi qui m’en occupe. Le matin, je les aide à se doucher et à s’habiller. Après le petit déjeuner, tenant de blancs parasols, nous allons jusqu’au centre de notre lieu de vacances, où nous nous arrêtons pour acheter des glaces. Léchant nos cônes, nous nous promenons autour des étals, avant de tourner dans l’allée étroite bordée de grands hôtels.
« Fermez-vos yeux. Avancez de quatre pas. Ouvrez les yeux ! » leur chanté-je. Elles halètent d’excitation.

glittering
beyond golden sand
a mass of turquoise blue

scintillant
au-delà du sable doré
une masse de bleu turquoise

Sous notre parasol de plage j’étale de la crème solaire sur leur visage, leurs bras et leurs jambes, et les regarde se ruer pour ramasser des coquillages le long de la plage.
Portant un panier, Mère apparaît, à l’heure où les vacanciers s’en vont déjeuner. C’est l’heure de grâce de Maman. Nous mangeons des pains et des fruits, en écoutant la mer. « Le meilleur son du monde », dit Maman. Mais nous ne pouvons pas rester. La chaleur devient intense et la peau d’Elena doit être protégée par une chemise à longues manches et un chapeau à large bord. Un dernier regard, avant de partir faire la sieste.

deserted beach
the waves constant exchange
fills midday stillness

plage déserte
l’échange constant des vagues
remplit le calme de midi

Aujourd’hui, un événement inopiné survient sur le chemin de notre appartement. Un garçon, marchant devant, laisse s’échapper une balle de tennis et court pour la rattraper, alors qu’une voiture se précipite vers lui. Dans un grand cri je cours pour l’attraper. La voiture l’évite, l’enfant est sauf.

Après dîner ses parents viennent me remercier en m’apportant des fleurs et des chocolats. Un journaliste pose des questions, prend des photos.

glorious summer
in the local paper
the boy’s beaming face
and mine

été glorieux
dans le journal local
le visage extatique du garçon
et le mien

Carla Sari.

°°°

n.d.t. : Haïbun paru dans la revue RawNervz, et envoyé par Dorothy Howard, pour traduction (ainsi que les articles de M.B. Duggan : « Le Haïku Comme Arme » et d’Anna Vakar : « Se Connecter Aux Sensations », précédemment postés sur ce blog).

Encore en fleurs – renku inachevé (2006) – D. Howard – D. Py

7 mars 2010

ENCORE EN FLEURS – 06

°°°

fin novembre –
arrosant les rares soucis
encore en fleurs dp 0511..

une mère et sa fille
pieds nus dans la cuisine z060426

surface de réparation –
la pie
picore dp060502

longue nuit seule
une porte coincée z060506

passe
une corne
à travers brume dp3005

gelée de groseilles
voilà ton roquefort 6z.060602

premières chaleurs
payer l’immatriculation
de la honda 7z060602

tes cuisses ton ventre
contre mes fesses . . . . dP080606

des heures durant une
dimension parallèle 9z060608