°
la lune
les fleurs de cerisiers
les brumes
la rosée
les lucioles
ne disent-elles pas tout
en silence ?
°
d.(21/1/10)
°
la lune
les fleurs de cerisiers
les brumes
la rosée
les lucioles
ne disent-elles pas tout
en silence ?
°
d.(21/1/10)
°°
Mouches et guêpes
tôt
sur les pommes écrasées de la route
°
sortant du brouillard éclatant,
quelques cimes d’arbres
, un mont *
, un taon …
* le Puy d’Issolu
°
moutons en file indienne
sur le chemin
s’enfonçant dans le brouillard de la vallée
°
Les arbres naissent
du brouillard qui s’estompe
– la vallée au matin
°
juste sous le tapis de brume
le serpent de l’autorail
de huit heures
°
Le relief émerge
quand la brume s’estompe
– un coup de fusil
°
traquant les mots
chasseur tôt levé
– le chien du stylo
°
la vallée naît ce matin –
la terre aspire
la blanche brume
°
les façades des maisons
naissent çà et là
– des moutons bêlent
°
Les arbres naissent
grattant la brume –
apparemment les oiseaux ont bien dormi
°
De la vallée s’élève un dirigeable
que le soleil pousse par-dessus
le blanc de la brume
°
dernier été du Lot
la pente s’ouvre
vers la vallée qui se libère
°
le mystère se dévoile –
le blanc chassé
, soleil.
°
Renaît la vallée
telle qu’elle est connue
du flanc du causse
°
au matin
dénombrer
les phénomènes
°
au matin
pêcher ses mots
dans une goutte de rosée
°
coton qui s’effiloche
la plaine nettoie …
°
Du maquillage de la nuit
le coton de la brume …
°
Le charme se rompt-il ?
la brume se dissipe
– rosées au soleil
°
brume effilochée
la plaine se retrouve
– échos d’oiseaux
°°
d. (Bonard, Lot, 24/8/01)
Se no hikuki
uma ni noru hi no
kasumi kana
One day
Riding on a short-legged horse,
In the haze.
Un jour,
chevauchant un cheval court-sur-pattes
dans la brume
°
Yamadera ya
tsuki-zokonai no
kane kasumu
A mountain temple;
The sound of the bell struck fumblingly,
Vanishing in the haze.
Temple de montagne –
Le son de la cloche frappée maladroitement
s’évanouit dans la brume
°
Hikuki ki ni
uguisu naku ya
hiru sagari
Noon is past;
The uguisu
Sings on a low tree.
Midi passé;
Le coucou chante
sur un arbre bas
Buson
(dans HAIKU de Blyth, p.261-2)
°
9 heures sonnaient au carillon de la brume
Un fusil ajouta le dixième coup
– De quoi se plaignaient les corbeaux ?
Un coq ajouta sa touche à l’orchestration du matin
Quelques bruits humains : casserole
qu’on heurte dans le jardin,
porte qu’on ferme, rumeurs de voitures,
percussion de pas.
Seuls les arbres faisaient encore silence dans l’immobile du matin
Le coq réitérait son appel
une pie traînait le fardeau de sa queue
quelques gouttes bien rondes
sur une feuille à l’envers
Les voitures négociaient les virages
Vers les hauteurs les vents tournaient
– Il voulait s’éloigner des hommes
(difficile de leur échapper !) –
–
Odeurs d’humus –
Dans le jardin un ciré jaune
étranglé au cou
en guise d’épouvantail
Dedans la lumière
et l’homme assis attablé
de dos à la porte
regarde la télé couleur
Il est 9 heures passées de café
et les oiseaux joutent déjà de leurs instruments agiles
Le ciel aussi s’agrandit
s’approfondit d’un avion
Le jour / la lumière prend son relief
bientôt le rêve la brume et l’inconscient seront rejetés
glisseront de l’autre côté du globe
–
bientôt un ensemble de maisons
Chirico à portiques carrés
comme un décor d' »un-hol(l)y-wood » *
aux volets tous vert tendre
d’une horreur irréelle
…
* = » forêt-profane » ?
°
d.(Migné-Auxances, 25/11/90)
°
entre les pans des montagnes
fumée bleue annonciatrice
°
roulements de canadairs
premiers confetti cendrés
°
monts estompés
par la fumée des feux
la cloche perçante
°
une cendre
vient se poser
sur mon carnet
°
se mêlant aux herbes
aromatisant les olives :
premières cendres de la montagne
°
dans la cuvette
la mer invisible :
fumée descendant des montagnes
°
mêlée au pastis
et aux olives
l’odeur du feu dans la montagne
°
sur ma main
blanche scorie
d’arbre brûlé ?
°
feux de forêt d’un côté
mer de l’autre
– arroser tous les soirs
les plantes brûlées de soleil
°
soir gris avec demi-lune
°
22 heures
la lune
et UNE étoile
°
ce soir l’odeur
du feu de forêt lointain
et de l’encens ici
°
… mêler mon encens
au(x) feu(x) de ta forêt …
°
l’encens qui se consume
décrit une arabesque
– bâton de pélerin
°
ce soir
l’encens que se dédouble –
rêvant à toi
°
ce matin
l’air bleu de la montagne
– feux de forêts lointains
°
bleu de brume incendiaire
le matin levé
descend (de) la montagne
la pluie du feu
°
ce matin encore dès l’aube
l’odeur fine de charbon de bois
°
Castillon, 6-8 août 2003.