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» Penchez-vous un peu,
Anges bleus de la béatitude éternelle ! »
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d.(7/8-10-09)
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» Penchez-vous un peu,
Anges bleus de la béatitude éternelle ! »
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d.(7/8-10-09)
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d’Azur la Côte de mailles bleues
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dp.(11/8/9)
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–
trois heures *
pour nettoyer l’apparte
avant que tu viennes
dîner
–
* une par pièce, à peu près…
–
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–
tu es
au centre lumineux de moi-même
qui s’élargit en te pensant…
–
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–
Je lui glisse en un souffle
que je l’aime beaucoup
dans le souffle qui suit
elle dit moi aussi
Et nous en restons là
–
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–
je ressasse
(oeuf)
ce qui fait toi
ce qui fait nous,
–
insatiable,
–
j’ai soif de nous,
sans cesse…
–
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–
pour toi j’écrirai
–
(tu m’es moteur émouvant…)
–
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–
tu sois la fleur,
je sois l’eau !
–
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–
mes mots te ressemblent
–
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–
les amandes
offertes par toi
deviennent-elles
des aimandes ?
–
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–
rester sous le charme
longtemps
–
te laisser mourir
doucement
en moi
–
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–
même si je ne te touche pas
tu es là
devant mes yeux,
régal(e)…
–
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–
ton thé, ta tarte
ce matin
au petit déjeuner
sans toi
mais avec
ton parapluie !
–
°
–
il va sans dire
que j’écris
pour toi des poèmes
– Voudras-tu en
lyre,
ô précieuse ?
–
°
–
les bleus du ciel
entre les mots du stylo
et toi,
échappée
dans ton monde
…
–
°
–
je bois le petit lait
de te lire
–
°
–
je m’ouvre à toi
(tu m’épanouis)
» soleil à ton cou »
–
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–
je (ne) passe ma journée
(qu’) à te dire —
ta traîne
si longue…
–
°
–
tous ces fruits dans ma cuisine
et toi qui n’es plus là
–
°
–
d.(24/7/09)
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entre les pans des montagnes
fumée bleue annonciatrice
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roulements de canadairs
premiers confetti cendrés
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monts estompés
par la fumée des feux
la cloche perçante
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une cendre
vient se poser
sur mon carnet
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se mêlant aux herbes
aromatisant les olives :
premières cendres de la montagne
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dans la cuvette
la mer invisible :
fumée descendant des montagnes
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mêlée au pastis
et aux olives
l’odeur du feu dans la montagne
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sur ma main
blanche scorie
d’arbre brûlé ?
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feux de forêt d’un côté
mer de l’autre
– arroser tous les soirs
les plantes brûlées de soleil
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soir gris avec demi-lune
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22 heures
la lune
et UNE étoile
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ce soir l’odeur
du feu de forêt lointain
et de l’encens ici
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… mêler mon encens
au(x) feu(x) de ta forêt …
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l’encens qui se consume
décrit une arabesque
– bâton de pélerin
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ce soir
l’encens que se dédouble –
rêvant à toi
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ce matin
l’air bleu de la montagne
– feux de forêts lointains
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bleu de brume incendiaire
le matin levé
descend (de) la montagne
la pluie du feu
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ce matin encore dès l’aube
l’odeur fine de charbon de bois
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Castillon, 6-8 août 2003.
SUITE TUNISIENNE
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une mouche tunisienne
sur la vitre du bus
vers Monastir
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cinquième étage – clim
et vue plongeante
sur la piscine de l’hôtel
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petit bassin :
deux jeunettes –
et deux dauphins
au fond
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grosse chaleur
deux jeunettes
sous l’eau s’enlacent
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Nuit de fiançailles –
Personne dans la piscine
que des dauphins peints au fond
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au vu de tous
la fiancée s’évente
sur son estrade
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Soseki
en vacances avec moi
– Tunisie
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s’endormir
aux sons de l’orchestre
des fiançailles
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fiançailles terminées
l’on replie les chaises
– lune rousse
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fiançailles terminées
les cigales
et un coq
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cigales,
clim –
la rondeur de la nuit
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premiers appels des minarets
au milieu des coqs
et des cigales
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gare à la bagarre !
le bleu va de nouveau
triompher
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le bleu
partout va renaître
– piscine
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déjà la chaleur
sur les dernières pentes de la nuit
– la clim à fond
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la clim
et dormir nu –
cigales et coq
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les tables rangées
la lune repartie
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ce qui ressort de cette nuit :
le palmier
au milieu de l’hôtel
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ce qui reste de cette nuit :
fragrance des fleurs d’orangers
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insomnie –
mais l’odeur des fleurs d’oranger !
la mer s’allume
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les muezzins recouchés ?
coqs,
de loin en loin
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arceaux et crénelures
coqs et cigales
sur Monastir
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le dos des dauphins arrondis
au fond des deux bassins
en forme de haricots
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dernier ressort d’un coq –
les grues allumées
et le phare du port
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cinq heures du matin
dans l’ascenseur de l’hôtel
une grosse fourmi
et moi
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fleur d’oranger
sous ma narine
le jour se lève
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deux chats matinaux
vers la mer
un avion vient se poser
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l’heure exquise
de flore immobile –
premières ondulations chantées
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la » boutique dromadaire »
déjà allumée
un chat saute d’une poubelle
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un homme à petits pas joggés —
le rouge du soleil qui monte
juste au coin de la mer
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cinq heures du matin
à Monastir
déjà bien des gens
à la baignade
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une tente de police fermée
sur la plage –
femmes qui entrent habillées
dans la mer
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robes
et châles
des femmes
à la mer
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grosse fourmi
à longues pattes
sur mon pied –
insensible
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une chaussette à la mer
et un voile –
Monastir
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une serviette verte
à sécher au balcon
fait signe au loin
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les anses
du sac plastique
bougent
sous le ventilo
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dans les champs clairs
l’ombre noire des oliviers
sous la pleine lune
(El Jem – Monastir)
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l’enfant tunisien
qui shoote dans le melon
qu’il rapporte
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chassant avec un chiffon
les mouches de ses fruits
– marché couvert
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de son rocher
un chat guetteur
se retourne
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où tu vas
les mots
(partout)
dans tes poches
– liberté
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un bambin sur la terre poussiéreuse
un âne sous l’olivier
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cinq dinars
brillant
au fond de la piscine :
dernier cadeau de Monastir
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en panne
dans un no man’s land –
chaleur d’oliviers
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l’ombre d’un nuage
au centre d’un lac
– retour
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des feux à terre clignotent
suivant la progression de l’avion
– soleil
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Paris-Monastir-Paris, 11/13-7-2003.