°
(p.42)
Quand se produit une expérience-haïku, le poète de haïku voit, entend, respire, touche et / ou goûte, et / ou sent – le froid, le chaud, etc. – quelque chose dans la vie de chaque jour « ici et maintenant » et répond immédiatement avec une émotion « ici et maintenant », en d’autres mots, « au présent ». Quand il écrit un haïku, le poète nomme simplement les images et / ou les sensations : la réalité de l’expérience (mais pas l’émotion elle-même !) dans une langue ordinaire, simple, directe, et l’écrit dans l' »ici et maintenant » : « au présent ».
L’expérience-haïku a lieu dans le présent.
(p.43)
Elle doit s’écrire AU PRESENT !
Mais il peut y avoir une expérience-haïku enfouie dans la mémoire du poète. Quelque chose la réanime au présent. Cela, aussi, peut devenir un véritable haïku et s’écrire comme s’il se produisait « ici et maintenant ». Ne rejetez pas un instant-souvenir. Profitez-en aussi !
vue montagneuse :
même cette vieille maison
penche dans le vent
Makato
(p.44)
Le haïku ne raconte pas une histoire née dans l’imaginaire de l’auteur.
Le moment-haïku est une expérience réelle et l’objectif principal du haïku est de recréer les circonstances qui suscitèrent l’émotion du poète.
Après avoir écrit le haïku, le poète le propose au lecteur.
Le lecteur se le représente dans son propre esprit, voit ce que vit le poète, entend ce que le poète entendit, etc. comme dans un « rêve éveillé », si l’on veut, et ressent quelque chose de ce que le poète ressentit.
En se plaçant dans les mêmes conditions, le lecteur réagit avec sa propre émotion qui peut être – mais pas forcément – la même que celle du poète.
Le haïku est la forme la plus courte de pure poésie.
Poète et lecteur sont ensemble pour voir et expérimenter un instant du temps : le PRESENT ETERNEL.
(p.45)
REPONSES-HAÏKU
(p.46)
Dans le « voyage du haïku », la première « réaction » à un instant-haïku que vous avez appris à écrire, a été le « haïku d’image(s) ». Bien sûr il y a d’autres « réactions ».
Très souvent, ce qui vous touche, comment cela vous touche, et votre manière d’y réagir, deviennent haïku – d’une catégorie « basique ». Par exemple, les deux parties d’un « haïku d’images » ne font appel qu’à un de vos sens : la vue… Mais les deux parties d’un autre haïku peuvent être totalement différentes : une partie faisant appel à la vue, l’autre partie n’importe quel autre sens… ou une partie utilise n’importe quel sens et l’autre est le « sentiment de la nature ». Il y en d’autres encore ! Quelques « réponses » se placent très facilement, d’autres ne se catégorisent pas si aisément !
(p.47, à suivre…)