°
dans ce pré
qui sont plus nombreux :
les moutons
ou les pissenlits en fleur ?
–
les oiseaux lancent leurs filets
– mer du nord
(: Arte, 19/4 – Frise du nord)
–
vie et mort
d’un mille-pattes
sous la douche
aux belles antennes
–
la « propreté » du nucléaire
c’est comme
pousser la merde
sous le tapis
–
dans un champ
trois ânes
côte à côte
: un haïku ?
°
le haïjin, c’est (comme) un réducteur de mots
–
Le poème,
tu y as pensé
(ou pas) ;
au moment où tu écris
les mots jaillissent
–
(Bashôtage :)
le haïku
c’est
la conjonction
(du saut) de la grenouille
et de l’eau
–
Bashô,
le haïku
(plouf !)
c’est
le centre
de la cible !
–
« Faire du haïku,
c’est redire
l’instant-plouf »
°
au-dessus du bosquet * qui sent si bon
des pirouettes si variées d’oiseaux
* oranger du Mexique
–
dans le ciment
sa main
figée,
dans le ciment
deux de ses pattes
°
Que ton haïku coule comme (de) l’eau
(cf : Santoka)
Les mots de ton haïku
coulent comme l’eau !
Retrouve la fluidité
–
Décante ;
les lendemains (qui) décantent ;
le temps (qui) décante…
°
deux cheminées d’incinérateur :
poteaux
pour quel ballon ?
–
entre les deux cheminées
de l’incinérateur
la pleine lune
(: sans lune, en plein jour, à Vitry s/Seine)
°
aujourd’hui
dès l’avant-réveil :
un jour à mots (…)
–
ortogriffe : scénette…
Soit une saynette –
la sonnette retentit
c’est net !
°
Dans ce village venteux
un volet claque…
: Vestern en Aveyron ?
–
la boule de thé,
le bol,
le soleil
: matin en terrasse
°
(mes) Réflexions sur le haïku – Kyôku à la serrure :
A l’inverse du court-long-court en usage traditionnel pour le haïku, le long-court-long me plaît au moins tout autant :
La course du vent
s’achève
dans la serrure
: Tzonka Vélikova
d.(21/4/11)
°
terrasse –
quelqu’invisible
m’enfume
–
(Bashôtage :)
en haut de la branche
un corbeau :
crépuscule d’avril
–
crimes, catastrophes, guerres, sarkozys :
à la télé =
rendre les gens malades ?
–
Piqûre de rappel :
que deviennent
nos petits nuages,
nos pois(s)ons
du Japon ?
–
quelques chiens errants
(apparemment
pas encore
malades)
autour
de la centrale
(explosée)
–
rejets
déchets
rejets
déchets
rejets
déchets
–
l’océan
empois(s)onné
l’oséan
°
la poésie, c’est :
des mots qui débordent
(de la raison « pure »)
des mots qui s’échappent
(liberté)
des mots qui se lâchent
(…)
–
Inventer c’est voir
c’est prendre du recul
apposer aux choses « connues »
un regard décalé…
–
(ancien :)
je prends la plume aussitôt l’aile
(c’est une image …)
°
(ancien :)
6 heures du soir
au-dessus de (la pendule de) Saint-Lazare
une demi-lune
(verticale)
–
6 heures
ce soir
au-dessus de Saint Lazare :
nulle demi-lune
°
…les mots tels qu’atterris (sur ta page)…
– des fois : poème crashé ?
°
s’exp(l)oser
au nucléaire…
le temps est irradieux,
n’est-il pas ?
°
pétales blancs
sur la chaussée
des pigeons picorent
–
des arbres verts
au carré
les cônes roses
–
la nuit : une branche
sur quoi les oiseaux
piaillent
à qui mieux-mieux
–
seul un oiseau
traverse le jour
le livre tremble
–
pins parasols –
derrière eux
la solution du soir
–
mon regard
croise ses cuisses
– soleil
–
ce moineau
prend un bain de sable
– fin avril
(cf. Onitsura)
–
au-dessus du bosquet
qui sent si bon
des trilles fous d’oiseaux
–
gare d’Orly
l’oranger du Mexique
s’épanouit
–
les arbres dorent –
redistribuer
–
(Sarko – et le nucléaire :)
– Qui
convainc-t-il encore,
englué
à pédaler
dans sa semoule
?
–
(elle) passe
sous le tourniquet
son string rouge
–
fin avril
passé par la rue
du Chat qui pêche
–
Théâtre de la Huchette :
juste un peu plus vieux
que la Cantatrice chauve *
* : pièce d’E. Ionesco, qui s’y joue sans discontinuer depuis 54 ans.
–
le bruit du couteau
qui pèle sa pomme
– soirée d’avril
–
au-dessus des orangers du Mexique,
trilles si mélodieux !
–
dans la salle
(…)
–
la pendule
de l’église *
éternellement
midise
* : Saint Sulpice
–
affûtant mes oreilles
aux chants d’oiseaux
– 1er mai
–
Qu’est le temps ?
: pâte à modeler
°
(Mes rélexions sur le haïku (= kyôkus) :)
Vers le haïku alexandrin =
de 17 « syllabes » vers 12 =
du rythme naturel de la poésie japonaise « traditionnelle »
au rythme naturel de la poésie française « traditionnelle »…
Etant donné qu’il y a très souvent deux éléments juxtaposés dans le haïku (japonais), ces deux éléments peuvent prendre la forme de deux hémistiches (environ), dans le haïku-alexandrin français.
L’exemple peut nous en venir (: celui du nombre restreint de syllabes – vers 12 !) de la fréquentation du haïku anglophone (/ nord-américain), qui peut dire en (si) peu ce que le japonais dit en plus (17).
Puis on peut encore écourter (en français), à condition d’en dire assez quand même [pour ne pas trop désarçonner le lecteur] :
brassant le brouillard,
l’éolienne
dp.(30/4/11)
°
parmi les jeunes feuilles
les chants verts d’oiseaux
–
(C’est latent, c’est patent :)
elle attend un enfant
– son enfant la tend
°
((mes) Réflexions sur le haïku :)
La forme n’existe pas
(pour elle-même)…
/ Au fond, la forme fond ?
°
d.