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13 HAIKU d’été – Blyth – p.811-815

15 mai 2011

°
(p.811 :)

sabishisa ya . wazurau ko ni . hotaru-kago

Ryôta

une cage de lucioles
pour l’enfant malade :
solitude

utsusu te ni . hikaru otaru ya . yubi no mata

Taigi

entre les doigts
de la main qui la fit entrer,
brilla une luciole

°
(p.812 :)

kawa bakari . yami wa nagarete . hotaru kana

Chiyo

dans la rivière seule
coule l’obscurité –
les lucioles !



sashiyanagi . hotaru tobu yo to . nari ni keri

Issa

le saule né d’une bouture
est devenu une nuit
remplie de lucioles



mayoigo no . naku naku tsukamu . hotaru kana

Ryûsui

l’enfant perdu,
pleure, pleure, mais il
continue d’attraper les lucioles

°
(p.813 :)

sabishisa ya . isshaku kiete . yuku hotaru

Hokushi

dans l’espace d’un pied
la lumière de la luciole s’éteint –
solitude

yûdachi ni . hashirikudaru ya . take no ari

Jôsô

averse du soir :
les fourmis descendent en courant
le long des bambous

°
(p.814 :)

ari nagasu . hodo no ôame to . nari ni keri

Kuson

cela devint une pluie
assez forte
pour balayer les fourmis

yukue naki . ari no sumika ya . satsukiame

nulle part où aller ;
les logis des fourmis
sous la pluie d’été



haari tobu ya . fuji no susono no . koie yori

Buson

des fourmis ailées s’envolent
d’une petite maison
au pied du Mont Fuji

aogaeru . naku ya wakaba no . tôriame

Rogetsu

les grenouilles vertes coassent
tandis que l’averse passagère
tombe sur les jeunes feuilles

(trad. Munier :
Quand l’averse qui passe
tombe sur les jeunes feuilles
les grenouilles crient)

°
(p.815 :)
amagaeru . bashô ni norite . soyogikeri

Kikaku

la grenouille arboricole
sur la feuille du bananier
se balance et tremble

nabe migaku . oto ni magiruru . amagaeru

Ryôkan

la voix des grenouilles arboricoles
se mêle au bruit des casseroles
qu’on récure

°
(p.816- à suivre…)

13 Haiku d’été – Blyth – p.699-703

22 avril 2011

°
(p.699 :)

yûdachi ni . hitori soto miru . onna kana

Kikaku

averse d’été –
une femme assise seule
regarde au-dehors

yûdachi ya . chie samazama no . kaburimono

Otsuyû

averse d’été –
selon leur sagesse,
les différents couvre-chef

oto bakari demo . yûdachi no . yûbe kana

Issa

seulement le son :
c’était un soir
d’averse estivale

°

Plus on parle et pense,
plus on s’éloigne du vrai

Shinjinmei

°
(p.700 :)

Isshaku no . taki mo oto shite . yû suzumi

Issa

une cascade d’un seul pied,
mais avec le bruit qu’elle fait…
se rafraîchir au soir

inazuma ya . mori no sukima ni . mizu wo mitari

Shiki

un éclair d’orage ;
entre les arbres de la forêt
l’eau apparaît

inazuma ni . koboruru oto ya . take no tsuyu

Buson

un éclair !
le son de la rosée
tombant le long des bambous

°
(p.701 :)

inazuma ni . daibutsu ogamu . nonaka kana

Kakei

au milieu des éclairs
faisant mes dévotions à un Grand Bouddha
sur la lande

chôchin de . daibutsu miru ya . hototogisu

Shiki

avec une lanterne,
je regardais le Grand Bouddha :
un hototogisu chanta

hyôjo mo . shibashi yamikeri . raijin

Tôsha

La Cour Suprême aussi
fit une pause un moment
pendant les coups de foudre

°
(p.702 :)

inazuma ya . kinô wa higashi . kyô wa nishi

Kikaku

Eclairs orageux :
hier à l’est
aujourd’hui à l’ouest

ukigusa ya . kyô wa achira no . kishi ni saku

Otsuyû

lentilles d’eau flottant :
fleurissant aujourd’hui
sur la rive plus lointaine

inazuma ni . satoranu hito no . tôtosa yo

Bashô

qu’il est admirable
celui qui ne pense pas : « la vie est éphémère »
quand il voit l’éclair de l’orage !

°
(p.703 :)

enten ni . kiku wo yashinau . aruji kana

Shiki

au soleil brûlant,
le maître chérit
ses chrysanthèmes

°
(suite : Champs et Montagnes, p.704-719)