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pp. 389-93 :
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Bashô eut de nombreux imitateurs, entre lesquels se distinguèrent surtout dix de ses élèves, les « Dix Sages » (Jittetsou) de l’école. Ce sont : Enomoto Kikakou (1661-1707) et Hattori Ranncetsu (1654-1707) qu’il faut ranger en première ligne parce qu’eux-mêmes furent à leur tour fondateurs de deux écoles nouvelles : d’une part l’école d’Edo (Edo-za) , d’autre part l’école de la Neige (Setsou-mon) ainsi appelée parce que Ranncetsou s’était donné encore le pseudonyme de Setchouan, « la hutte dans la neige » ; puis Moukaï Kyoraï (1643-1704), Morikawa Kyorokou (1652-1715), Kakami Shikô (1665-1731) ; enfin, comme poètes moins célèbres Naïto Jôçô (1663-1704), Shida Yaha (1663-1740), Kawaï Sôra (?-1709), Tatchibana Hokoushi (?-1718) et Otchi Etsoujinn (?-1702?)
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Ranncetsou :
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Ah, une feuille (morte)
Qui vient se reposer en caressant
La pierre tombale !
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Kyoraï :
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Le long sabre
D’un homme qui regarde les fleurs
Oh ! Qu’est-ce que cela ? *
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* Contraste entre la vulgarité brutale du guerrier et les délicates beautés de la nature.
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L’insensible
Résidence du daïkwan. Oh !
Et le coucou ! *
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* Le chant poétique de l’oiseau, à côté du bâtiment officiel !
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Kyorokou :
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L’Île d’Awaji :
La (pêche à) marée basse étant finie,
La lune du troisième jour ! *
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* Simple paysage.
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Bien froid, l’intervalle avant que sèchent
Les points pour le moka :
Brise du printemps ! *
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* Pour le traitement par le moka, les malades se rendaient d’ordinaire à un temple bouddhique ; là, nus jusqu’à la ceinture (…)
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Shikô :
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Oh ! Les blancs nuages !
Traversant la haie,
(Ce sont) des fleurs de lis ! *
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* Les lis du voisin, passant à travers la haie mitoyenne, étaient d’abord apparus au poète comme une blancheur nuageuse.
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Jôçô :
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Une cigale de l’automne
Morte à côté
De sa coque vide
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Yaha :
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Oh ! le rossignol !
À la porte, juste à ce moment,
Le vendeur de tôfou ! *
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* Ces marchands ont un cri qui n’a rien d’esthétique (…)
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Sôra :
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Le voyage…
Même si je tombe,
C’est sur des fleurs de Haghi ! *
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* Lespedeza bicolor (proche du sainfoin).
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Etsoujinn :
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Au temple de la montagne
Le bruit du riz qu’on pile,
Par une nuit de clair de lune ! *
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* Les paysans ménagers de leur temps utilisent volontiers, pour ce travail, la clarté lunaire.
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À suivre : – 6) Autres représentants de l’école de Bashô
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