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MASAHIDE (1657-1723) :
Les hallebardiers
continuent de brandir leurs lances
sous la pluie d’hiver
–
Son jisei :
Quand je partirai
laissez-moi être ami de l’eau,
comme la lune !
°
KYOKUSUI (mort en 1717) :
L’étoile du soir s’évanouit
derrière le sommet –
la voix du cerf
–
Nuit froide !
le bruit d’une cascade
tombant dans la mer
–
La voix qui crie après le cheval
est la tempête
de la lande desséchée
–
MOKUSTESU (? – ?) :
Le vieil arbre
montre son mécontentement
aux fleurs qui s’épanouissent
°
HAJIN (1677-1742), professeur de Buson, élève de Kikaku et de Ransetsu :
Le hiragushi *
soudain chante, une seule fois :
nuit de lune
* sorte de cigale avec une voix stridente mais musicale. Ne chante que tôt le matin et le soir.
–
Son jisei :
Je ne savais pas
que le Royaume de l’Ouest
était prêt à me recevoir
–
TANTAN (1674-1761), élève de Kikaku :
« La poésie chinoise est une longue épée ; le waka est une épée ; le renga est une épée courte ; le haïkaï est un poignard. »
Première neige
sur le rocher
que les vagues ne peuvent atteindre
–
Son jisei :
Gelée matinale
et sur elle un dessin du mont Fuji
fait par un bâton
°
SHIHÔ (? – ?) :
Sous la pluie d’été
il s’agit simplement de faire
ce que dit le cavalier
–
Le tonnerre et les éclairs
cognent sans cesse
sur la lande d’herbes de la pampa
°
BANKO (mort en 1724)
°
YAMEI (? – ?)
La plaine au printemps –
la voix du faisan
l’a avalée !
–
Allant acheter un poney
les herbes de la pampa
me saluent
°
(A suivre : Ch. 13 : Les femmes haijins : Chigetsu, Sute-jo, Sono-jo, Shûshiki, Kana-jo, Chine-jo, Chiyo-jo, Shôfu-ni.)
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