SÔIN (1604-82), créateur de l’école Danrin de haïku, par opposition à l’école Teimon de Teitoku. Sôin devint moine à 29 ans. Il retourna vers le style de haïkaï de Sôkan et de Moritake (plus libre et plus intéressant) :
De Sôin :
De l’huile reste
dans la lampe à l’aube –
un coucou chante
–
Colonnes de moustiques :
comme je voudrais pouvoir
les aplatir !
–
Quelques villageois
l’ont-ils traversé ?
la gelée blanche sur le pont
–
L’automne arrive
Ne repartez pas sans moi !
les feuilles tombent une à une sur le bateau
–
Admirant
le grand ciel –
le parfum des fleurs de prunier
–
Cette peinture de Saigyô –
la forme et l’empreinte mêmes de l’automne,
ce soir
°
ICHÛ (1639-1711) :
Sous la pluie de printemps
les saules en premier
nous provoquent la somnolence
–
Etait-ce le tonnerre ?
marchant ce matin d’été,
un rat grouille au-dessus
–
Tombez et dispersez-vous vite
fleurs de cerisier,
et renvoyez
ces gens venus vous voir !
°
SAIGIN (mort en 1709), élève de Sôin et de Saikaku :
Les fleurs de cerisier
se dispersent cette nuit
sous la hache de la nouvelle lune
°
(A suivre : « Poètes de haïku avant Bashô »)
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