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« Le haïku cerne une fraction d’instant qui se veut reflet d’infini. Il cristallise le monde de la nature et des émotions humaines. C’est une mélodie, mieux une harmonie entre la nature, d’une part, l’esprit, le coeur et le corps de l’homme, d’autre part. »
« Cette affinité avec la nature est l’essence même du haïku. »
« Les poètes de haïku sont aussi des peintres. Ils ont une prodigieuse aptitude à peindre les choses d’une manière si vivante que le lecteur demeure captivé par la justesse de l’observation. »
: Yoshitaka KAWAMURA, Ambassadeur du Japon au Sénégal, 2000.
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« A regarder de très loin on ne voit pas le sens secret des choses ni les rapports intimes qui les unissent. »
« Dire enfin le caractère éminemment universel de ces trois vers comme une valse à trois temps où Amour, Nature etEmotion mènent le bal. »
: Adam Sow DIEYE, professeur de lettres, 2000.
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« En art, plus les moyens sont élémentaires, plus la sensibilité apparaît. »
: Gustave MOREAU.
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« LE HAÏKU EST UNE PHILOSOPHIE » : Louis CAMARA, écrivain, 2000 :
« (…) Certes ces premiers haïkus sénégalais sont encore empreints de naïveté et pèchent parfois par excès de lyrisme. »
(…) Le haïku est une école de discipline, de maîtrise de soi, de simplicité, d’humilité, une méthode de formation de l’esprit ; c’est pourquoi son introduction dans notre système éducatif et scolaire ne pourrait qu’avoir des effets bénéfiques. De même, sa pratique dans nos langues africaines pourrait s’avérer fort positive pour ces dernières, car par leurs structures morphologiques, elles devraient pouvoir servir de moule adéquat à cette forme d’expression poétique unique en son genre. Je voudrais d’ailleurs à ce sujet vous lire un court poème appartenant à un genre particulier appelé Oriki en langue Yoruba :
La mouche perchée
Sur la calebasse de vin de palme,
Son abdomen éclate…
En dehors de sa brièveté et de sa simplicité, d’autres similitudes de ce poème avec le haïku japonais, telles que la légèreté, la cocasserie ou même le sentiment nous paraissent évidentes. Précisons que ces notions de légèreté ou Karumi, de cocasserie ou Kokkei, et de sentiment ou sabi en sont essentielles dans la composition du haïku japonais.
(…) La pratique du haïku plus qu’un simple exercice de langage, est liée à un art de vivre, à une philosophie de la vie indissociable d’une forme de spiritualité.
(…) Notre époque est marquée par une sorte de folie de la vitesse et de la consommation faisant progressivement de l’homme un automate qui veut se rendre maître de la nature, la dominer, au lieu de vivre avec elle. Mais cela n’est pas nouveau. (…)
MATSUO Bashô :
Les gens du siècle
ne remarquent pas les fleurs
du châtaignier près du toit
(…) Voici ce qu’il disait à son disciple SORA : « Si parfaite que soit la technique, si tu es séparé de la chose même, tu ne produiras qu’une contrefaçon. »
(…) Le haïku, c’est avant tout la vérité qui surgit de la vie de tous les jours, et en particulier du silence. Cette vérité, (…) elle est dans ce que l’on voit, elle est dans ce que l’on entend. Elle ne nécessite pas une ascèse initiatique, mais seulement une vigilance de tous les instants, une permanente acuité des sens que l’on ne peut acquérir que par un entraînement de tous les jours. (…)
De KOBAYASHI Issa :
Un monde de douleur et de peine
alors même que les cerisiers
sont en fleurs… »
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« HAÏKU : UN APPEL A LA SAUVEGARDE DE LA VIE », par Amadou LY, professeur de lettres, Université Cheikh Anta DIOP de Dakar, 2001 :
(…)
Le haïku est peut-être la façon la plus brève et la plus frappante de nous rappeler à notre devoir d’attention et de protection vis-à-vis des autres formes de vie, animale et végétale, avec lesquelles nous partageons notre planète et dont nous sommes les principaux prédateurs.
(…)
Le jury, pour cette fois, a tenu à privilégier le fond sur la forme, la pertinence du discours et son adéquation aux critères de la saison et du sentiment. Car un poème peut être formellement correct, et n’avoir que cette justesse prosodique comme richesse, alors qu’un autre, quelque peu boiteux, peut être riche de l’émotion qu’il suscite. »
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« LE THEME DE L’EAU DANS LE HAÏKU », par Adama Sow DIEYE, professeur de lettres, 2003 :
(…) Telle autre poète-femme dit la rareté de cette éclosion nocturne :
Etoile de pluie
ses pétales roses se déplient
fleur de baobab.
: Mme Macha SMYRNE, 2003 (116/136)
(…) Riches de notre diversité, tous conviés, écrit SENGHOR, au festin catholique ; à entendre, faut-il le préciser au sens étymologique : le festin du monde entier. »
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« L’Ambassadeur Sonoo UCHIDA avait bien senti que les germes du haïku allaient bien pousser dans le terreau fertile du Sénégal où le culte de la nature est une réalité. Le Sénégal, un pays alors dirigé par SENGHOR, un poète président. »
« Les trois dernières éditions du concours ont connu un succès remarquable grâce à un partenariat réussi entre Air France, l’hôtel Le Méridien Président et l’Ambassade du Japon. »
: Takashi SAITO, Ambassadeur du Japon au Sénégal, 2007.
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