Rédaction / copyright : Ambassade du Japon au Sénégal. Imprimerie Saint-Paul, mars 2007.
Je commence par la fin pour vous proposer quelques uns des « Poèmes des lauréats du Concours de Haïku 1979-2007 :
°°°
4/136 :
Aveuglante est la poussière
du vent balayant
les feuilles mortes chantant sous nos pas…
: Charles Ely MOREAU, 1979.
12/136 :
Dans son ivresse
le ciel éclate en pluies
de rires et de sanglots.
: Mlle Khady BA, 1981.
14/136 :
Sur l’herbe verte
scintillant,
un collier doré se prélassait.
: Mlle Atté DIOP, 1981.
15/136 :
Verse ! Ô nuit noire ;
verse de longues ondées,
le Sahel veut boire.
: M. Ndiogou SAMB, 1981.
17/136 :
Virevoltant dans l’harmattan,
tu dodelines de la tête,
libellule verte.
: Mlle Hafsatou SALL, 1981.
18/136 :
A cris entrecroisés,
dans l’étendue du crépuscule,
un jet d’hirondelles explose.
: M. Alain MORNU, 1982.
25/136 :
Cheveux du filao
noirs sur le rouge du soir
tristesse du couchant.
: M. René FERRIOT, 1983.
26/136 :
Orange flambée
servie sur une coupe dorée
délice du soir.
: M. Birahim NIANG, 1983.
30/136 :
Derrière la vitre
les danses échevelées
des joyeuses gouttes.
: Mlle Awa DIOP, 1984.
31/136 :
Un concert de crapauds
envahit les ténèbres
et les étoiles se cachent.
: M. Ibrahim KANE, 1984.
33/136 :
Cheveux longs, plis verts
sur la plaine,
l’herbe ondule.
: M. Nicolas FAYE, 1985.
34/136 :
Dans l’azur immaculé
les arabesques changeantes
d’un flamant rose.
: Mlle Seynabou WADE, 1985.
40/136 :
La ménagère frotte ses yeux
que pique la fumée
dans le foyer encore sombre.
: M. Jean Bernard MANGA, 1985.
41/136 :
Un quartier de lune dansait
au fond du puits
troublé par le seau de la ménagère.
: M. Joseph DIOH, 1985.
46/136 :
La porte lentement
s’ouvre sur l’embrasement
d’un vieux flamboyant.
: Mlle Anta LABERY, 1987.
53/136 :
Un amas brumeux
couvre la flore jaune,
les criquets crépitent
: M. Ousmane CISSE, 1989.
55/136 :
Dans notre ciel bleu
une sombre cavalerie
mène le désastre
: M. Ibrahima DIOP, 1989.
58/136 :
Sur le baobab
dans l’obscurité, vogue
la lune… pirogue !
: M. Hermann De VRIENDT, 1989.
62/136 :
Demeure des esprits
Cimetière des griots
Baobab mythique.
: M. Joseph Cyprien DIOH, 1989;
73/136 :
Un oiseau s’agrippe,
la branche danse et remue,
des larmes ruissellent.
: M. KEBSON, 1992.
89/136 :
Dans mon lit blottie
l’odeur de la terre mouillée
me comble de bonheur.
: Mlle Oumy Marguerite NIANG, 1994.
90/136 :
Rafales de boue !
les tam-tam de l’ouragan
rythment le déluge.
: M. Macodou DIENE, 1994.
96/136 :
Les fleurs sourient nues,
l’air embaumé sur leurs seins
sucrés bourdonne.
: M. Ousmane SENE, 1998.
97/136 :
Le paon en émoi
ouvre son bel éventail
au soleil levant.
: Mlle Ramatoulaye WADE, 1998.
101/136 :
Ploc ! voilà la pluie
je m’amuse à avaler
toutes les gouttes.
: Mlle Caroline MAPEL, 1998.
109/136 :
Baobabs ardents
branches de corail surgies
du sol-océan.
: M. Rémy TISSIER, 2001.
122/136 :
Soleil en furie,
le riz doré embrase
le coeur du paysan.
: M. Youssou DIAGNE, 2005.
125/136 :
Tout de pourpre vêtu,
le rutilant flamboyant
salue le soleil.
: Mlle Coumba Samb SARR, 2005.
127/136 :
Un joyeux héron
au bord d’une fenêtre
tout hérissé de blanc.
: M. Guillaume GIL, 2005.
–
Préfecture de Ehimé
Festival Culturel National du Japon
Concours International de Haïku :
1/2 :
Dans les balafres
du baobab s’incrustent
les silences de la nuit.
: M. Samba TALL, 1990
Lauréat du 2e Prix Haïku en Français.
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(à suivre…)
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