in Modern Japanese Tanka, pp. 49-60 (Extraits) :
Ishikawa Takuboku (Kudô Hajime)(h)(1886-1912) :
« La poésie doit être un journal honnête » (dit-il). « Il en découle qu’elle doit être fragmentaire – elle ne doit pas avoir d’unité. »
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juste pour m’amuser
je mets ma mère sur mon dos
elle pèse si
peu que je me mets à pleurer
et ne peux pas faire trois pas
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des jeunes filles
m’entendant gémir ainsi
diraient
on dirait un chien malade
hurlant à la lune
°°
miroir en main
je fais toutes sortes
de grimaces
qui me viennent en tête
quand je suis fatigué de pleurer
°°
au bord de la route
un chien émet un long
long bâillement
je fais pareil
par pure jalousie
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face bestiale
avec une bouche qui s’ouvre
et se ferme
c’est tout ce que je vois
de l’homme donnant une causerie
°°
comme dans l’eau
mon corps est submergé
de douleur
qui sent un peu
les oignons verts ce soir
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quand je respire
il y a quelque chose qui gémit
dans ma poitrine
un gémissement plus solitaire
que le vent d’automne!
°°
je ferme les yeux
cependant rien de rien
ne flotte dans ma tête
par pure solitude
je les rouvre
°°
redoutant
que ce qui est dans mon coeur
puisse être entendu
je retire rapidement ma poitrine
du stéthoscope
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oubliant
ma maladie un moment
j’essaie
de beugler comme un boeuf
avant que femme et enfant ne rentrent
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