La poésie et la philosophie du cerisier : 2)

Ryûki (?) :

chassant les cerisiers,
notre seule arme :
un pinceau

Issa :

Nous prions les dieux
pour ours et cerfs, pourquoi pas
pour la chasse aux cerisiers ?

Teitoku (1570-1653) :

pour les cerisiers
des collines tout alentour,
je veux un télescope *

* les Japonais prirent rapidement avantage de cette technologie au XVIè siècle, importée par missionnaires et marchands.

Issa :

une ligne ininterrompue
de chapeaux pour admirer les fleurs
d’ici jusqu’à Kyoto

Sôgi (1420-1502) :

pas âme
qui ne dise : nous allons
admirer les fleurs

sur des sentiers de montagne,
connus ou inconnus, un flot
d’admirateurs de fleurs

Anon (?) :

rue après rue
la floraison cracha
des pétales de cerisiers

Allez ici ou là,
toutes les routes
mènent aux fleurs

Kashiku (XVIIIè siècle) :

les panneaux d’interdiction ignorés :
chassant les fleurs
au temple

Shirao (1735-1792) :

se glissant
d’un temple à un autre :
la pleine floraison !

Tantan (1673-1761) :

Voyant un sentier
nous l’empruntons : un jardin ! :
cerisiers du temple

Kiin (1697-1748) :

écartant des branches
je tombai sur le portail de quelqu’un :
cerisiers de montagne

…/…

2 Réponses to “La poésie et la philosophie du cerisier : 2)”

  1. ressacar Says:

    Je me dis souvent que je devrais lire des haikus japonnais classiques, merci d’en faire apparaître dans mon écran ;p

  2. danielpy Says:

    Avec plaisir, Ressacar ! Je suis tombé sur ce livre d’un américain ( vivant au Japon), et je n’ai pas pu m’empêcher de (vous) transmettre ces haïkus japonais « classiques » sur ce thème des fleurs de cerisier (« éculé » diront certains – mais les cerisiers ne fleurissent-ils plus chaque printemps ? et ce depuis si longtemps !? – de même que (par exemple le thème de) la lune : n’est-elle toujours pas visible (et invisible) et continuant son parcours depuis « la création du monde » ? – et donc, ces thèmes (maintenant si décriés par les mêmes) ne seraient-ils plus à l’ordre de la poésie ? Il me plaît de montrer comment les « Anciens » écrivaient à leur propos – au lieu de vouloir l’ignorer, et les ignorer !
    … Ainsi n’en ai-je pas encore fini avec ce livre (paru en 2007 chez Paravese Press) de Robin D. Gill : ‘The Poetry and Philosophy of a Flowering Tree’.
    Bien à vous, et à bientôt !
    Daniel

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