Ryûki (?) :
chassant les cerisiers,
notre seule arme :
un pinceau
Issa :
Nous prions les dieux
pour ours et cerfs, pourquoi pas
pour la chasse aux cerisiers ?
Teitoku (1570-1653) :
pour les cerisiers
des collines tout alentour,
je veux un télescope *
* les Japonais prirent rapidement avantage de cette technologie au XVIè siècle, importée par missionnaires et marchands.
Issa :
une ligne ininterrompue
de chapeaux pour admirer les fleurs
d’ici jusqu’à Kyoto
Sôgi (1420-1502) :
pas âme
qui ne dise : nous allons
admirer les fleurs
sur des sentiers de montagne,
connus ou inconnus, un flot
d’admirateurs de fleurs
Anon (?) :
rue après rue
la floraison cracha
des pétales de cerisiers
Allez ici ou là,
toutes les routes
mènent aux fleurs
Kashiku (XVIIIè siècle) :
les panneaux d’interdiction ignorés :
chassant les fleurs
au temple
Shirao (1735-1792) :
se glissant
d’un temple à un autre :
la pleine floraison !
Tantan (1673-1761) :
Voyant un sentier
nous l’empruntons : un jardin ! :
cerisiers du temple
Kiin (1697-1748) :
écartant des branches
je tombai sur le portail de quelqu’un :
cerisiers de montagne
…/…
19 novembre 2014 à 11:18
Je me dis souvent que je devrais lire des haikus japonnais classiques, merci d’en faire apparaître dans mon écran ;p
20 novembre 2014 à 6:49
Avec plaisir, Ressacar ! Je suis tombé sur ce livre d’un américain ( vivant au Japon), et je n’ai pas pu m’empêcher de (vous) transmettre ces haïkus japonais « classiques » sur ce thème des fleurs de cerisier (« éculé » diront certains – mais les cerisiers ne fleurissent-ils plus chaque printemps ? et ce depuis si longtemps !? – de même que (par exemple le thème de) la lune : n’est-elle toujours pas visible (et invisible) et continuant son parcours depuis « la création du monde » ? – et donc, ces thèmes (maintenant si décriés par les mêmes) ne seraient-ils plus à l’ordre de la poésie ? Il me plaît de montrer comment les « Anciens » écrivaient à leur propos – au lieu de vouloir l’ignorer, et les ignorer !
… Ainsi n’en ai-je pas encore fini avec ce livre (paru en 2007 chez Paravese Press) de Robin D. Gill : ‘The Poetry and Philosophy of a Flowering Tree’.
Bien à vous, et à bientôt !
Daniel