°
Plus il y a de chiens, plus il y a d’os.
–
Les os sous le pont coulent
Les aulx sous le pont coulent
les zoos sous le pont coulent
les eaux sous le pont coulent
°
une fois le froid sous les fesses passé,
attendre (20 minutes)
le prochain train
; le quai long de monde
°
un gant gris
sur une marche grise
– Que dit-il ?
– Je le laisse
°
De
haïku, taiji-quan, zen,
l’esprit-Un
°
Orly –
Au-dessus des pendules de la tour,
les aiguilleurs du ciel
°
Une dame à son amie :
« Viens, on va faire le trottoir »
– mars ensoleillé
°
Après la Saint-Valentin
(…)
(…)
°
matin de mars
sur les ailes blanches
de la pie
°
(Ancien:)
À l’accueil
de l’établissement,
trois grasses.
°
La gazette des rois
°
un magrouilleur
°
(Senryû :)
Sarko – l
Cass’roles
°
ce soir sur la table
le jus de soja a sauté :
patte d’ours
°
un gros avion
déborde de la brume
– pollution de mars
°
mon clignotant
au même rythme
que le marteau de l’ouvrier
– porte de l’immeuble
°
marronniers rognés
taille moignons
(À propos de W. Lambersy : Le mangeur de nèfles, éd. Pippa, 2014.)
°
(Kyôkus :)
Simplifier, toujours,
vers le plus grand « naturel » *
possible
* de la découpe des vers, des rythmes, des mots et de leur agencement…
–
Écrire des haïkus
qu’on ne puisse pas plus simple(s)
–
Dire moins, dire mieux.
–
Ceux qui veulent
absolument
faire preuve d’originalité
usent souvent d’artifice(lle)s !
–
Artifice(s), Assez !
–
(N’en déplaise aux « alambiquets »,)
plus c’est simple, plus c’est naturel,
plus je kiffe !
–
Le haïku nu !
–
La plus grande vertu
(dans l’écriture du haïku…) :
la simplicité,
l’absence de contorsions
–
ou :
–
la simplicité,
l’absence de contorsion(s),
le haïku nu
°
Malgré la pollution
les oiseaux aboient
– aube de mars
–
sur le quai
une va(tri)poteuse…
– aube de mars
°
du coin de l’oeil
(…)
(…)
°
(kyôku :)
Donner
le moins de clés possible
au haïku :
que le lecteur
trouve ses clés !
°
Nappy birthday !
°
(Kyôkus :)
d’un recueil de haïkus
le ronron 5/7/5
: somnolence inévitable !
–
L’imaginaire
au désservice
du haïku
–
le haïku sur le feu
L’huile sur le feu du haïku
Feu le haïku !
–
Je lis un recueil
de haïkus 5/7/5 :
l’esprit m’en tombe
–
Donnez-nous,
ô haïku (5/7/5)
notre ronron quotidien !
–
on se lasse, hélas
du 5/7/5 qui monotone
endort
–
Pédaler dans la somnole…
–
haïku 5/7/5,
haïku tsé-tsé !
–
le monotonneau 5/7/5 !
–
l’assoupissant 5/7/5
–
Réveillez le haïku
de son ronron
5/7/5 !
–
Le 5/7/5,
est-ce
« l’inertie bourgeoise » ? *
* cf Artaud, in Van Gogh le suicidé de la société, L' »Imaginaire-Gallimard, 2001, p.26.
–
Le haïku 5/7/5
c’est un peu comme les
« Monuments Men »
en vert caca-d’oie *
* : affiche d’un film, mars 2014.
°
Il fait sa disparition…
°
Ides * de Mars –
un Père Noël toujours en escalade
sous un balcon
* : 15 mars, mai, juillet, octobre ; 13 janvier, février, avril, juin, août, septembre, novembre, décembre (: calendrier romain)
°
D’où t’en viens-tu,
petit insecte,
où es-tu né ?
où t’en vas-tu ?
– mourir dans une goutte d’eau
de mon lavabo ?
–
Le minuscule insecte
n’a pas survécu
à la goutte d’eau
du lavabo
°
(Kyôku :)
5
7
5
é
cul
é
°
l’apex, l’antapex,
l’apogée, le périgée *
: heureux de mots neufs !
* : p.294 de L’Éveil des sens, du Pr. Jon Kabat-Zinn, Pocket 14424.
–
« Ne pensez pas…
Percevez !… »
–
« au-delà de la pensée,
en dessous de la pensée,
avant la pensée » *
* : p. 294, op. cit.
°
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