Haïkus, etc. de Py, décembre 2013.
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1er décembre / ses mots doux / je fonds…
cloison de papier / où la frontière / entre haïku / et non-haïku ?
(Pour Danièle Duteil) : / Si le soir on gagne le lit, / au matin, le perd-on ?
« un seul mot : / WOOOHHAAA ! » / ( : pub. métro)
début décembre / un ours en peluche / entre rue et trottoir
sur ses roulettes / une pie / descend boire au lac // (été 2013, Jonzac)
début décembre / … / …
à terre / la tendresse / du ginkgo biloba // (début décembre – Reims)
dans une toile d’araignée / un trou / en forme de cœur
photographiant / … / …
sur le goudron noir / … / …
Ajoutant / des nuages aux nuages / l’incinérateur
la machine à pain / bippe 15 fois – premier anniversaire / de ton père décédé
si loin d’un plateau-télé / les couleurs des figurants du métro
kukaï franco-japonais / par la vitrine du bistrot / un badaud
les paumes / du maître du kukaï / maculées d’encre
ce soir, / … / …
ce matin / les mots / vapotent
ces concepts ne sont pas si concis !
S’émerveiller devant les mots, n’est-ce pas s’émerveiller devant le doigt qui montre la lune ?
Loue-t-il l’outil, s’il rutile ?
Nous ne demandons pas aux mots qu’ils soient « beaux », mais avant tout qu’ils sonnent juste !
Que la lyre rutile, peu importe, mais qu’elle soit surtout bien accordée (et qu’on la fasse « sonner juste » ! *)
* Il faut pour cela que le joueur ait une maîtrise aussi grande possible de son instrument (techniquement – et musicalement – , mais cela s’acquiert en travaillant, en jouant, de même que « c’est en lisant que l’on ** devient liseron » !
** Si l’on écrit « que l’on », c’est pour éviter les « qu’on » !
… Au filet du beau dire s’ébaudir –
S’ébaubir du beau sabir !…
À l’arrière du camion, / bâchées, / les feuilles de l’automne
Des élucubriques…
Reims – / un joggeur passe / rue de l’Écrevisse
Reims – / un joggeur pisse / rue de l’Écrevasse ( ? )
dans les roses du petit matin / un avion atterrit / – que màs ?
une petite chaussure / … / …
ouvrant fermant les cuisses / papillon(ne) nerveuse / à son portable // (SNCF, Paris-Clermont-Ferrand)
papillonnerveuse
ce pavillon, c’est une fleur !
langu / ille
l’aigu / ille
un balai cogne / dans un couloir / cloche du lundi
Quel est le son d’un balai ? / – La rambarde de l’escalier
les coups du balai / contre la rambarde de l’escalier – / les cloches du matin
Elle lève / les pans de son kimono / et s’accroupisse * / au bord de la route
( : cf ‘Hokusai aux doigts d’encre.’ de Bruno Smolarz, éd. Arléa, 2013, p.132, l. 25-27.) * : du verbe s’accroupisser (!)
un cheveu blanc … / … / …
Pégairolles de l’Escalette (au-dessus de Lodève) – paysages sauvages, désolés, ruines, magnifiques ! s’y balader !…
Dé / graiss / er // dé / glu / er // al / lég / er // le haïku lourd
un boum-boum de banlieue / dans la voiture / (au tô)t matin
huit cent mille emplois / – l’an ploie
« L’avenir du Japon dépend des ouvriers de Fukushima » ( : des Officiels, 30/12/13)
matin / le soleil / lui referme les yeux
au fond du lit / le savon de Marseille / anti-crampes
glissant / autour de la patinoire / le dernier jour de l’an
la patinoire rectangulaire – / le dernier jour de l’an
dernier crépuscule de l’année – / lissant la patinoire
le soir tombé, / la patinoire vide
dernière nuit de l’année / la patinoire grise
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