Haïkus, etc. Py – Août 2013 – 2/2
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Avec ses deux baguettes
et ses dix-huit rouleaux de PQ
remontant du supermarché
°
sang venimé
sang venimeux
plus ou moins proche
Orient
À sang
Aff(r)eux
/ Affres
Apocalypse
–
(Syrie Tuerie)
(Syrien n’est fait…)
°
Comment peut-on prendre au sérieux
une revue de haïkus (/ le haïku lui-même !)
si elle publie du N’importe/quaïku ?!
–
Entendant un certain « haïku » ( ? ),
son amie sort :
« C’est du grand n’importe quoi ! »
– Ah, comme j’ai plaisir
à l’entendre !
–
Méfiez-vous
des faux-prophètes
du haïku !
–
Y a pas bon Banyana !
–
Si peu sûrs d’eux
qu’il leur faut un pape,
un évêque,
un gourou, etc…
–
L’évêque,
ses moustaches collées de Banyana !
°
Chi-kong au parc
une libellule se pose
sur sa main tendue
( : Mihaela, Parc Méliès, Orly, 15/8 )
°
un os de seiche
sur le balcon –
à des centaines de kilomètres de la mer…
°
Jean-François Millet (1814-1875) se propose, dans ses peintures, évidemment, d’
« exprimer le règne du silence »
La peinture doit « utiliser l’ordinaire pour exprimer le sublime… C’est là qu’est la réelle puissance », pensait Millet.
(Van Gogh était fasciné par Millet.)
« Je désire que les choses n’aient point l’air d’être amalgamées au hasard et par l’occasion, mais qu’elles aient entre elles une liaison indispensable et forcée ; que les êtres que je représente aient l’air voués à leur position, et qu’il soit impossible qu’ils pourraient être autre chose »
« Je désire mettre pleinement et fortement ce qui est nécessaire, mais je professe la plus grande horreur pour les inutilités et les remplissages, les choses ne peuvent avoir d’autre résultat que l’affaiblissement. »
J-F. Millet
« Extraire du réel même du banal ce qu’il contient de sublime et de typé – insérer ces formes dans la lumière (, voilà Millet ! »)
Pierre Miquel
–
Par petites touches
l’artiste *
donne au musée
quelques infos complémentaires
(Barbizon, musée / maison J-F. Millet,16/8/)
* Ion Codrescu
–
Barbizon
l’appareil photo d’une Japonaise
sur le nez d’une jardinière
°
(Musée Rodin :)
statues au jardin :
toutes ces poses qu’ils prennent
pour une photo !
–
au pied de la statue de la Méditation
un invalide
en photeuil
–
dans le jardin du musée Rodin,
une pensée
penchée
–
la statue
dans le plus simple appareil –
des hordes de photographes
–
un coca
et une guêpe :
elle se sauve
/
elle fuit son coca :
guêpe
–
un moustique tué
sur la ligne :
« Sur la Porte de l’Enfer »
°
la crémaillère blanche
d’un avion à réaction
(Orly)
°
(Que tu écrives)
Que ton cœur batte, cher poète,
le lecteur en a cure
comme de l’an trente-trois !
(C’est une telle tautologie,
c’est une telle évidence,
c’est une platitude « éculéenne » !
– digne du romantisme
le plus décadent !)
–
Auteur, pense à ton lecteur,
aie pitié de lui !
°
une fleur exulte,
Mozart.
°
mon cœur bâton cœur
basson cœur
bah !
–
Si tu écrivais
mon cœur bat
et si j’écrivais
mon pied bot ?
°
quatre aigrettes
ensemble dérivent
au milieu d’une conversation au jardin
°
Au-dessus des cosmos,
des papillons blancs –
Château de Talcy
les bourdons butinent
–
considérant la ride
sur le front du guide
au château
°
En bord de Loire
sous la pleine lune
des araignées d’eau
–
sous la pleine lune
les remous d’encre noire
de la Loire
–
(l’encre luisante de la Loire
sous la pleine lune (d’août))
°
Dans le haïku,
du blanc volant
°
la tondeuse voisine
nous rase les oreilles
7 h 30 ce 21 août
°
Il aura fallu
deux voitures
pour achever
ce papillon
(route de vacances)
°
Pour un haïku « hors-je »
°
des mongolfières s’élèvent
…
…
°
table de neuf convives
puis la pleine lune
/
tablée de neuf
sur la terrasse
puis la pleine lune
°
pleine lune –
des insectes
autour du lampadaire
°
un fil d’araignée
en cascade
sur la fontaine
asséchée
°
La voile d’une araignée
au-dessus d’un cours d’eau
–
la pirouette bleue
de la clématite
« pirouette bleue »
–
une libellule bleue
sort de la photo –
toile d’araignée
–
promenade tranquille
dans l’Arboretum
des Prés des Culands
(Meung-sur-Loire)
°
pêcheur à la ligne –
au fond de la Mauve
des feuilles d’acacias
–
une samare
glisse
à la surface de la mauve
– perdue ?
°
à l’encre l’on s’échine
à tracer des oiseaux volants –
une fourmi passe au bas de la feuille
°
« stepping stones » =
pierres où poser le pied *
(pour franchir
ce ruisseau
d’enfance…)
* / pierres pour poser le(s) pas
°
chaque fleur
accouchant
d’un papillon clair
°
le livre (neuf) (de haïkus)
sabi – me
au soleil
°
Make ’em laugh
(in haiku) !
Cocassiette…
Cocassaïku
L’étincelle comique du haïku…
(haïkunoclaste…)
°
les trois points de suspension
étant les « stepping stones »
: les pierres où poser le pas
vers le moins en moins de bruit
vers le moins en moins de mots
vers le silence
vers l’infini
(vers le vide ?..)..
°
chaises de jardin
recevant
le soleil
en silence
°
entre les bras du fauteuil
un fil d’araignée
°
une araignée tricote
de-ci de-là
au-dessus du jardin
°
dernière semaine d’août –
le soleil
tire les chaises à l’ombre
°
(« Miroir, ô mon miroir ! »)
Fau-il que l’on se farcisse
encore longtemps
tous ces haïkus-Narcisse
qu’ils viennent de Lapalisse
ou de Pétaouchnok ?
°
pour le boulot, je (/ il) freine…
(l’orme charme, mais l’être freine !)
°
Narcisse – hic !
°
Il a (mal)mené sa barque…
°
piasson(n)é
°
la pluie
qu’on n’a pas eu depuis longtemps
cette nuit
essaie ses instruments
près de la fenêtre
°
« Yi buzuo, er buxin » (proverbe chinois)
« Commencer par ne rien faire
pour ensuite ne plus s’arrêter. »
°
Dans la ville du château de Dracula,
ton peigne au matin
perd une dent
(Bran, 5/8)
°
Dans le haïku, chasser l’anecdotique,
le quant-à-soi, l’(auto-)exhibitionnisme.
Dans le haïku, se livrer à l’exhibitionnisme
équivaut à cultiver
l’anti-esprit-haïku,
exactement.
(D’autres y pratiquent, par ailleurs, le voyeurisme…)
°
cabine d’essayage –
pensant à André Cayrel
(City Park Mall, Constantza, 12/8)
°
Ah, montrer ses organes à tous,
quel pied !
( : l’anatomiquaïku / anatomikaïku )
°
sur la trace
du parfum « Envol »
perdu *
Moire et satin
soir et matin
* de chez Ted Lapidus
°
tic toc mon cœur bat
…….
toc toc mon pied bot
°
les zarbitudes
°
extraordiniare / extraordignare
°
À la porte du magasin Naturalia
2 clodos nature
°
elle se pointe des pieds
pour l’embrasser
– Saint-Michel
°
Elle, sa longue perruque rousse,
lui chauve
(Montpellier)
°
Nuit d’automne
…
…
(d’après Hubert Haddad in ‘Les haïkus du peintre d’éventails’, éd. Zulma, 2012)
°
(Pensant à M.)
son humour de chauve
(/ le chauve… sourit)
°
chauve, un (dans le bus aussi
/, assis)
°
le chauve
met son chapeau
: voyage en bus
°
Et si je passais par le jardin public
(Et) s’il y passait un haïku ?
(jardin A. Malraux, Millau)
°
Appuyée au panneau
…
…
°
L’i dans un coin
°
(Érotisme… :)
Les travaux DER-CUL !?
°
ces Italiennes
au sabir sonore
et soûlant
dans ce train
du 31 août
(Montpellier-Nice, SNCF)
°
Le sabir
toujours plus sonore
des étrangers
(puisque différent…)
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