***
moucheron
remonte le long de mon verre de lunette
puis s’envole
– soir de mai
–
cônes roses, cônes blancs
ces marronniers ?
taillés au carré
–
N’ayant pu trouver le vent dans ses soufflets,
l’accordéoniste regarde un coucher de poisson du balcon.
–
…« les goélistes verts »-
sur la terrasse
un fauteuil
roucoulant…
–
(Kyôku) haïkuisine :
Ô comme j’admire
ma femme à poêles
dans la cuisine
(Kyôka) domestiku :
… et à vapeur,
au-dessus de la planche à repasser
–
un chêne
en bois dormant…
–
les oiseaux se disent-ils
qu’il ne fait pas chaud
pour un vingt-quatre mai ?
–
les bornes chauffantes
dans la gare
allumées
–
Haïcoup de foudre
Haïfoudre
Haïcoudre
–
perles multicolores
dans le gazon :
le soleil sur la rosée
/
les perles multicolores
du soleil sur la rosée
/
toutes les couleurs
des gouttes de rosée
(sur le gazon)
/
toutes les couleurs
des brillants dans le gazon
…
/
mille diamants de couleurs
dans l’herbe verte
(le soleil sur la rosée)
–
un mariage
traverse le pont :
les hommes (passés) par les fenêtres…
/
un mariage
passe sur le pont
les hommes par les fenêtres
–
les petits chatons
en crottes
sur la chaussée…
–
sur la Seine flottent
quelques bâtons (de bois)
– où allez-vous ?
/
calmitude
un objet de bois
descend la Seine
–
(Petite suite en Seine) :
les ailes
plus grandes que le corps
ce moucheron sur mon index
/
près de la berge
le fleuve parle
/
envolé de mon doigt,
je peux reprendre ma marche
/
les mots de l’eau
près du bord
/
encore un insecte :
ne pas tourner la page
–
(Kyôku) :
(De grâce,)
Simplifiez (encore)
vos haïkus !
( : inversions, rejets,…)
–
dimanche matin tôt
trois musiciens slaves
l’accordéon sur le dos
/
dimanche matin tôt
trois accordéonistes
en gare
–
le bourdon quitte le bouton d’or oscille
–
entre deux haïkus
un moucheron
aplati
/
entre deux haïkus
un moucheron
noir
/
(à Christophe Jubien, cf ‘Les mains du bol à fleurs’ :)
entre les haïkus
de la « Rue du massacre »
et du « vieux curé »
un moucheron
(mort)
–
(Kyôku :)
Le haïku (est un) raccourci (de mots)
« rhaïkourci » ?
–
Aucune respectation
dit-elle, sa copine
Aucun respect
–
(Dad’s) dog
begging for a jog –
– feeling guilty
chien
quémandant un jogging –
– me sens coupable
–
une femme somptueuse
disparaît
dans le métro
–
(d’après Andrew Shimield in « Blithe Spirit » 23, vol.1, p.14 : « morning dew / the car wing mirrors / draped in spider webs » :)
l’araignée ce matin
a pris
une glace
–
Le jour des saints
que fais-je ?
–
quai de métro
elle tient son arbrisseau
par la racine
–
dernier gros morceau
de stress :
dossier de retraite
–
ô suce temps, Pan ton vol !
/
(…)
–
Debout les mores !
–
poèmes de la nuit,
aucune trace sur le papier
/
poèmes de la nuit
rosée évaporée
–
soudain quelque chose
se produit : haïku
–
le poète
parti ;
les instants-haïku
–
(Kyôku :)
Wanting to be « modern »
resolutely – absolutely =
anything (n’imprte quoi) goes !
–
seul en train
les gouttes de la pluie
craquent au carreau
–
rondeurs du jour
…
…
–
« Les Saules »
sous la pluie,
chemins d’herbes
dans le bitume
–
un moineau
tombe comme une feuille :
miette de pain
–
la vitesse
non affichée
du tgv –
la cannette de bière
glisse sur la tablette
–
fin mai
une petite feuille verte
de ginkgo biloba
au sol
***
Étiquettes : haiku etc, mai 13 - 2/2, Py
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