°
dernière touche
à leur beauté :
train du matin
–
dernier passage de lèvres
avant d’embrasser
leur journée
–
avant d’embrasser leur journée :
un dernier tour de lèvres
°
la glycine fleurie :
l’odeur
de la voiture qui démarre
°
les sillages d’avions –
les martinets du soir
–
lampadaires du soir
et traînes d’avions :
le même rosé
°
ratant ses trains :
rentrée
(: septembre, voire octobre, pour retourner travailler au CRR de Reims ! *)
(* = Conservatoire à Rayonnement Régional.)
–
ce matin,
le trafic très ralenti
du RER ;
ce matin : jour en (l’) »R » !
°
entre l’Eyjafjöll
et le Grimsvötn,
les imprononçables
nuages de Fukushima
°
ce soir
reconnaissant
le Tui – Ti-ui
(de l’oiseau)
gare d’Orly
°
(L’esprit du haïkaï :)
Tant que nous pouvons
nous extraire
du centre du poème,
faisons-le !
°
matin frais de fin mai
deux Japonaises en ombrelles
°
la fleuriste
penche un pot
: boutons
°
fin mai
les femmes
perdent leurs feuillages
°
(l’art du haïku… :)
la (très forte) tentation
des haïkistes occidentaux :
dire
(au lieu de
suggérer) !
°
(Bashôtages :)
sommeil matinal –
le cri du marteau-piqueur
enfonce la roche
–
le marteau-piqueur
casse la croûte
du sommeil
°
rempotant sur la terrasse :
le « Duo des fleurs » à la radio
°
secousse,
ses seins tressautent –
les nuages passent
°
le pizziste
monte en mob’ rouge
les marches de son magasin
°
une branche
du matin sciée :
le sommeil s’envole
°
le fils de la rivière se dédouble en fleur
°
get the haiku-fish
as soon as the float
plunges
dès que le bouchon
s’enfonce
ferrer le haïku
–
dès que les mots glissent
à la conscience
: capture !
–
sans penser
les mots
atterrissent
sur la page
–
la trace
d’une cerise
tombée d’un bec
–
… me poussant au haïku…
°
Avenue Maginot
la coupe au carré
des arbres
°
le train tarde
un corbeau crie
°
sur une feuille verte
un chewing-gum rose
–
le chewing-gum rose
va-t-il dévorer
la feuille verte ?
°
vient le week-end
et son sourire ventral
°
torsade :
l’angoisse
des glaçons sauteurs
°
fenêtres au soir :
les lampes d’intérieur
et les reflets
des nuages chauds
–
sur le pare-brise
des traces
de nuages
du couchant
–
fenêtres :
les différentes
couleurs du soir
°
matin – l’oiseau
ouvre son bec
au soleil
°
fuyant un wagon
pour le suivant :
le fils violoniste
du précédent ?
°
une feuille de ginkgo verte
un trottoir de fin mai
°
furie
du verre
ouvert
déversé
dans le camion
°
au milieu du toit
une chaussure à talon
°
la Fête des voisins
bat son demi-plein
°
les cônes fleuris
des arbres au carré
°
toutes les grues
tendues
dans la même direction –
route du week-end
°
il se trouve que
le ciel
au coin d’une lettre
se couvre
°
Le haïku
défait les liens ;
le lecteur
en reforme
(s’il lui chante !)
°
dans cet escalier
déboulent des feuilles –
silence
°
Insomnie –
demain remplir
la feuille d’impôts
–
la feuille d’impôts
tombe au printemps
°
je lis
des haïkus de saules…
les pages du livre oscillent
°
bousculé par la bourrasque,
un oiseau circonflexe
°
il s’assied
dans le sens des aiguilles
du train
°
il semblerait
que les oiseaux ont bien dormi :
leur chant clair
ce matin
°
des sandales
aux feuilles des arbres :
blanc de sable
°
toutes les rampes de la gare
un son différent —
cui-cuis de fin mai
°
– Pour qui j’écris ?
– Pour sonner juste.
°
son mollet
bien galbé –
la forme d’un haïku
°
printemps :
planter
de nouveaux radars ?
°
sur la porte ouverte
cette affiche :
« La porte est fermée »
°
pédale et
descend
sans cesse
vers son genou
sa jupe
( rue Marcadet, dernier jour de mai)
°
les vaches
regardent peut-être
passer les trains,
les hommes
plus sûrement
regardent passer les chevaux,
yeux
(d)rivés
à l’écran
(faisant cour
autour
de l’écran
où courent
les chevaux)
claque
une partie gratuite
le balai repousse
tous les paris morts
–
feuille morte,
paris des joueurs,
le garçon de salle
balaie
°
d.(23-31/5/11)
Étiquettes : 23-31 mai 2011, etc., haïku, Py
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