°
quatre-vingt-onze printemps :
un bouquet de muguet
par Internet
–
le balcon donnait sur la mère…
(cf : Cocteau : « le balcon donnait sur la mer,
le bal qu’on donnait… »)
°
(Bashôtages :)
toute la nuit
des plongeons
dans l’étang
–
l’étang endormi
– splash !
–
torpeur –
la grenouille
éveille le poète
–
vieil étang
jeune grenouille
–
le passé dans la mare…
–
la grenouille
est le réveil
de l’étang
–
pas de rondeaux :
dans la mare la grenouille
s’exerce au haïku
°
ce matin
le monde
encore debout ?
–
rue du onze novembre mille-neuf-cent-dix-huit,
des chants si volubiles !
–
d’autres fleurs blanches
sentant si bon
– soir de mai
°
au soleil
sur la terrasse,
(à) effeuiller
des haïku
–
tailler
les (mots des) haïku
à la serpe
(d’après Blyth HAIKU I, p.180)
–
revenant sur la terrasse :
la chaude couverture
du livre
–
ah, l’odeur du pain
sur la terrasse –
et dans toute la maison !
–
de la merde séchée
étalée
sur un siège de train
…
un homme s’y assoit
–
antenne télé –
une araignée
gratte le ciel
°
(Que) le haïku frappe
par son exactitude
par sa justesse
(ex.: un dessin satirique)
:
touché /
coulé /
–
(Que) le haïku
déclenche l »‘explosion »
du lecteur !
°
du milieu des fleurs de cerisiers
descendant du train :
la cohue du week-end !
–
un vol de canards
sous la fine lune
– début mai
–
la sérénité de savoir
tracer son sillon :
labourer les haïku
–
chemin solitaire –
la joie aussi
est au rendez-vous
–
pas seul :
le bruit de son siège
pivotant
–
ce monde
mercan – tilt !
–
un bourdon de mai
ajoute sa musique
(enveloppante)
–
choix de haïku :
réveiller les gens
de leur torpeur…
–
un mariage passe :
klac
sonnent
–
klaxons
et youyous :
premier samedi d’aimer
–
filante
sous l’oiseau en vol
–
fi(l)ante
–
grincement de bois
sur l’après-midi :
l’ombrelle du jardin
–
sérénité :
même la scie du voisin
ne saurait l’interrompre
–
sur la voiture…
…
–
pas besoin de bouger :
les haïku viennent
– et repartent…
–
(la) voiture (noire)
immobile (au soleil) –
les cônes roses se balancent
–
du sud
au nord ;
une porte claque
–
le soleil
s’assied sur une chaise
( petit à petit )
–
je lève mon verre :
les feuilles,
les cônes de l’arbre
bougent
–
Fukushima –
sur un programme de concert,
le nom d’un compositeur :
Hiroaki Fukushima
(né en 1979)
–
l’ouzo :
zou !
– samedi de mai
–
le voisin
creuse les murs :
termite ?
–
le voisin du dessous
formatant ses planches
– pelouse
–
une voisine tourne
au coin du bâtiment
– pelouse
–
entre lampe
et bière :
premier moucheron de mai
–
elle plonge aux Maldives –
des glaçons dans mon ouzo
–
contre le verre
chantent les glaçons –
après-midi de mai
–
arbres encônés :
vers où le mariage
s’est dirigé…
°
Le haïku ne fait pas dans la « poésie »
(= la recherche « ampoulée » des mots),
il fait dans / il vise à
la simplicité
– voire à l’extrême, la plus nue
[des] simplicité[s]
Dépouillement :
elle passe
avec son chien
(point).
°
au bout de la branche
le cône dansant
de l’arbre
– vent de mai
–
soir clément de mai ;
un tapis
sur une clôture
–
les planches
blanches
du voisin
sur la pelouse
–
balcon –
protégé des voisins
par leur séchoir à linge
–
balcon –
un avion à réaction
fait vivre le ciel
–
trois chaises
face à face ;
un corbeau
–
trois chaises
n’ayant rien à se dire
– terrasse
–
dès mai, nageuse
en eaux profondes aux Mal
dives * et de mer
* : she dives !
–
sous l’Aquilon là,
prendras-tu une cherry,
chérie ? – Ciel, son fiel !
–
à fond,
sans s’occuper
de la forme !
–
plus le bol est vide,
plus il peut se remplir
–
avec le nucléaire :
les lendemains qui déjantent
(- les aujourd’huis,
les hiers, même !)
–
A quand un Monument
aux Morts
du Nucléaire
passés
à venir
et en cours ?
–
(le futur est irradieux…)
°
Du haïku, souvent,
privilégie le premier jet
(: il a la force du nouveau-né
/ l’énergie)
[: l’ énerjet !]
°
moineaux pointillistes
square Montholon
ce huit mai
–
la voix des moineaux
parmi les roses rouges !
–
elle nage
au milieu des raies-manta,
des requins-baleine ;
ici, au milieu des instruments :
concert au salon
–
odeur de barbecue –
fleurs et oiseaux
dans le soir de mai
–
repoussant sans cesse
les assauts du travail
(aliénant)
–
un ciel de traînes
d’avions
et de nuages blancs
(: Orly, soir de mai)
–
premier janvier :
un ciel d’étrennes…
–
prendre en photo je ne puis
le chant de l’oiseau
de ce soir
–
dimanche soir
un klaxon :
retour de mariage ?
–
Issa
et ses animaux
domes
-tiques !…
–
fascinant
geste
de la laveuse de carreau
–
sur la table
les sardines
attendent
le retour de la mèr(e)
–
entre trois livres de haïku
une mouche
marche
–
pétales jaunes
au bord du trottoir ;
variations aviaires
dans les bosquets
près de la voie
– quel bonheur !
–
variations aviaires
si volubiles :
retranscrire en mots
leur solfège
–
entre ses lèvres
le bout de sa langue
: lecture
–
swifts
for the first time
over other bird songs
(Nogent s/Marne, 10/5/11)
–
la voix des oiseaux
– plus mélodieuse
que celle des humains
–
café allongé :
à Simplon : 2 euros trente
à Saint-Sulpice : 5 euros
–
jambes
haut-croisées
: l’oeil nu
–
l’estafette
emplie de plants de fleurs roses :
mai municipal
–
balais, fourches, râteaux :
l’estafette municipale
au printemps
–
sur le paillasson
quelques feuilles rousses
: dix mai
–
retraite :
apprendre à reconnaître enfin
fleurs
et oiseaux…
–
elle lève son appareil photo
vers la femme
à la lyre
–
le soir tombe,
on dirait que le parfum des fleurs
grandit
–
le vieux chat
joue
dans le jardin
–
ah, les
Ti-he,
Ti-ui,
Tui-tui
des matins de banlieue !
–
coquelicots –
il s’essuie le cou
°
« Ploc!
la lettre du haïku »
=
l’épître de l’apôtre *?
* , l’auto-promu, l’auto-baptisé !
–
Hé, l' »apôtre » !
le vent souffle
sur la montagne !
–
haro
sur l’arrogant
qui s’arroge
de faux-titres
de gloriole
(le mariole) !
–
= le grenouille-boeuf
(du haïku) ?
–
légèrement condescendant…
– mais quand même du singe !
°
les ailes (vertes) en V des hamacs –
le bruissement des cigales
(d’après une carte postale : « Non à la rentrée! » – « Repartez »)
–
l’avion
encore au soleil
– soir de mai
/
(brille
comme un navire
qui fend le ciel)
–
l’araignée noire
au centre de graines
du printemps
–
swallows, swifts,
in and out
of the nostrils
of the Great Buddha
–
une plume
sur le trottoir
rue des Meuniers
–
dans le métro
une grenouille
: téléphone
–
mangeant sa salade
dans le métro,
des feuilles tombent
–
dans le ciel
des grues
des nuages
–
petits liserons,
petites pâquerettes :
une pelouse défoncée
–
des vagues de pas
dans le sable
: vacances,
bonheur !
–
grand-mère,
ses mains
de pierre
glacée
–
(à suivre : mai 2011 – 2/2)
Étiquettes : haiku etc, mai 2011 - 1/2, Py
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