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Toute la famille
habille en clown le Pantin;
demain le bûcher
Une lune pâle;
on prépare le bûcher
du Taïtapuro
Chemin du bûcher;
on arrime à la civière
le Taïtapuro
Lune entre bambous;
Le Taïtapuro sur l’herbe
vient d’être immolé
Son chapeau ôté
on immole le Pantin
au bûcher de l’An
Feux du Nouvel An;
Le chien va se réfugier
sous la grande table
Il est minuit pile
le Pantin de chiffons brûle
nous nous embrassons
Cerné par les flammes
le Pantin s’agenouille,
s’incline et rend l’âme
Au clair des étoiles
Jour de l’An, Didier entonne
des chansons paillardes
Premier jour de l’An;
nous jouons à la pétanque
sous le ciel des Andes
Le premier matin;
il ne reste que les cendres
du Taïtapuro
La terre et le ciel
pour mobilier funéraire,
le Taïtapuro
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Salim Bellen, Mercredi 3 janvier (2007), in Le singe renifle en décembre, p.129-132.
Étiquettes : 3/1/2007, haïkus de haïbun, Le Singe renifle en décembre, Le Taïtapuro, Salim Bellen
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