(…suite :)
°
cimetière
un banc où se repose
rien
°
cimetière –
un chat blanc et noir
traverse une allée
–
un chat
noir et blanc
longe un mur
du cimetière
°
sur les tombes : des noms
dans les rues : des noms
(: Le « cimetière de l’égalité » !)
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sur le « Nez de Cyrano »
un pin sylvestre
: Montpellier-le-Vieux
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quelques plumes blanches du cygne
çà et là
sur la pelouse
°
Promenade en voiture –
Nous traversons le Bonheur
(Lozère)
°
les arbres
sont des nids de cris :
cigales de l’Hérault
°
à la surface de la piscine
une bouée
qui tourne
°
sur le « super-dégraissant Maison Verte »,
un escargot,
toutes antennes dehors
°
(Du haïku :)
Le haïku n’est pas un échafaudage intellectuel
Le haïku est un déchafaudage
Le haïku se situe à l’exact opposé des échafaudages intellectuels
Le haïku c’est la vitesse de l’éclair
Le haïku est un coup de kyosaku *
* bâton du maître zen, asséné pour « réveiller » le disciple
–
Je ne considère pas le haïku comme étant un jeu de société, avec ses thèmes, ses concours, ses soirées… (bien que j’organise-anime le kukaï de Paris (!)),
mais comme une expression vitale (de l’expression) d’un soi, de ce qui tient à / au coeur; de profondément impérieux, d’absolument nécessaire, de fondamental(ement) (, d’)indispensable, au même titre que la parole, la musique, que tous les arts pour tous les artistes véritables; de profondément sincère, juste et vrai; d’absolument profond ; d’une ouverture ; d’un cordon (ombilical ?) ; d’une rampe – entre soi et l’autre – entre l’intérieur et l’extérieur ; d’expression d’un sens de vie.
–
Le haïku est un sac de lumière
–
Trouver le rythme le plus naturel (, libre), le moins apprêté possible (, le moins artificiel, échafaudé, fabriqué, concocté, inventé, imaginé, planifié…)
–
Ce moment-haïku = l’insolite, l’incongru, l’étonnant, le surprenant, l’admirable (instant).
Le haïku / c’est un instant / pris en mots.
Le haïku, c’est les mots d’un instant
(Idéalement, le haïku c’est un instant vécu, pris en mots)
Le haïku ce n’est pas un « objet » poétique
Concomitants du moment-haïku : ses mots
Le moment dictant ses mots
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Air(s) de rien / Mine(s) de peu
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une feuille
tendrement
tombe
a leaf
softly
falls
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toile d’araignée –
une feuille
vibrionne
°
plus de chat noir et blanc
dans le cimetière
une religieuse âgée
°
kayakant
au bord de la Grande Bleue
mi-juillet
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sur l’aile
une mouette prend un virage
à Sète
°
gare après gare
le train s’emplit
mi-juillet
–
le train passe –
sur son banc,
bouche ouverte,
elle bâille
°
(Réunion au Foyer Soleil :)
parfois quelques applaudissements grésillent
il ne pleut plus
–
applaudissements nourris
, abreuvés
–
des applaudissements
qui ont soif, maintenant ?
: plus maigres
°
à l’approche du coureur
les mouches s’écartent
de la merde
°
(L’anti-Nique / Journal d’un oisif :)
ce matin
pas grand chose :
fait couler un peu d’encre
–
En faire le moins possible –
Ne rien gagner –
–
faire du temps
SON temps.
Le maître du temps :
ce qu’il a à faire, il le fait, quand il (le) veut.
–
après le thé
volupté :
la sieste
–
travaillant
à en faire
le moins possible
°
un coup d’oiseau
dans le ciel matinal
°
magnoliers fleuris
dans le parc
au cygne
(summer) magnolia in bloom
in the park with the swan
°
dix-sept boîtes à chaussures
empilées le long de la penderie
–
boîtes à chaussures, 17,
empilées
contre l’armoire
°
« complètement accro au sudoku »
dit-elle
– 2 heures 20
–
enfermé(e)
dans la bulle
carrée
de son sudoku
°
un moustique virgule
au-dessus de mon oreille
°
des cris
font leur ronde –
vingt juillet
°
the evening wind
blowing
on my herbal tea
le vent du soir
soufflant
sur ma tisane
°
(S.S.S. :)
Le président Sark – Veau – d’Or.
S.hark (ozy)
°
matin de vacances –
une saga de réveils
°
pour traverser le pont
elle tient sa chevelure —
longue
to cross the bridge
she holds her long
hair
°
aux sons de la musique
sur la place
les branches de l’arbre
se balancent
°
miracle !
all down the toilet,
first go !
miracle !
tous disparus
du premier coup !
°
rue des Acacias
la lune qui décroît
et un hélicoptère
°
cinq pigeons se posent
et explorent
un coin du parc
°
le paraphe d’une fougère
à travers un miroir ovale
: intérieur lyonnais
°
(Du haïku :)
Écrire des haïkus
qui font du bien,
salutaires
N’écrire que des haïkus
qui font du bien,
sanitaires
, qui montrent un certain chemin de sérénité –
–
5/7/5 :
l’usine
à formater
les haïkus
?
–
Rechercher l’équilibre (exact) en haïku entre dit et non-dit, mots et silence, auteur et lecteur, (noir et blanc)…
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Le mot-de-saison comme lien
de l’homme avec le reste du cosmos
des choses avec leur sens cosmique
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par le balcon
ce matin
un sifflement inconnu
°
une petite plume blanche
joue au papillon
– soir de fin juillet
a small white feather
playing butterfly
end of a July evening
°
premier jog du stage :
les tournesols
tournés
vers nous
violettes au ras des foulées
départ de canards
des roseaux de l’étang brumeux
°
sur ses dents
le soleil du soir
: une belle femme
°
pour mieux sentir
le couchant de juillet
j’ouvre la fenêtre
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Étiquettes : 2/2, etc. Py, haïkus, juillet 08
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