°
un plastique
s’envole dans l’arbre
– premiers jours d’avril
–
la violoncelliste
lance une pique
– complétez !
–
le ventre lie-de-vin
des nuages pommelés
et puis ça change
–
face au soir qui tombe
pâtes à la tomate
et vin rouge
–
(poisson-poison – 5/7/5) :
contamination
polychlorobiphényle :
l’omble-chevalier
in « 20 minutes » du 3/4/08, p.8, col. 1)
–
les pattes des pigeons
sur les toits de Paris
brûlent-ils ?
(cf. le film : « Paris brûle-t-il »)
–
en haut du soir
un oiseau pépie
– quand va-t-il bien s’arrêter ?
–
pluie sur l’étang –
une carpe (fait) surface
rain
on the pond
a carp
surfaces
–
en face aussi
photographiant
la giboulée
–
un pigeon aux ailes blanches
descend du ciel gris
– dimanche de printemps
–
premier dimanche d’avril
elle lave ses vitres
–
bruit d’avion
elle descend le trottoir
en rollers
–
sur le toit
les pigeons picorent
les gouttes de pluie ?
–
matin du 7 avril
soleil —
le blanc sur les toits fond
–
une flamme olympique (à Paris) :
3000 policiers
(100 en rollers)
65 motards
32 véhicules de CRS
torche olympique
les protestataires
s’enflamment
–
début d’après-midi :
la neige repartie
d’où elle était venue :
thin air
–
le match commencé :
l’écran vert
du voisin d’en face
–
matin
parsemé d’oiseaux
– à leur affaire
_
(« art poétique » ?) :
Pourquoi vouloir mettre en forme ?
Laisse tomber les mots
tels quels,
tels que venus, apparus dans ton cerveau –
tels que venus
repartant :
ne rien échafauder
–
du mal
à prononcer
« incommunicabilité » !
–
vue plongeante
du pigeon
sur rue
sur l’auvent
de la librairie
un pigeon
déambule
–
sans dessous dessous
la jeune sévillane
tournoya
(<– 1990 ?)
–
ça s'coue, l'bus,
ça s'bouscule !
–
le réel
t'offre
ses mots
–
lisant
le livre
que je lis
– métro
–
Lucy dans le skaï
–
ah, quelle difficulté
que de se réduire
à sa plus simple expression !
–
dehors, le vent d'avril,
dedans, le va et vient
du souffle :
relaxation
–
sur son trapèze
le poids
de la lumière
(cf mars 08 ?)
–
(haïkuisine :)
écouter
le chant des oeufs
au ras de la poêle
–
un pissenlit en fleur
rue Fragonard
–
de leur balcon
deux femmes regardent
le dimanche
de haut
–
les mots
pour dire
le silence
apprécier
le silence
que creusent
les mots
un drapé
… de silence
–
le haïku,
cet îlot
de mots
Écouter,
c’est écouter aussi
le silence
Écrire haïku,
c’est équilibrer
sons
et silence(s)
… ceux qui n’ont
que les mots à la bouche …
–
grâce à la cheminée,
SEAT
devient
SEPT
Le soir tombe
dans la rue
–
de soir en soir
la lune grossit
fleurs roses de l’arbre
dont j’ignore le nom
–
vert-pommes
son T-shirt
–
horde de pigeons
sur le toit
couvant le soleil ?
–
levant son verre de vin
à la couleur du soir
–
oh merde ! fit-il
quand son chien chia
sur le trottoir
–
tout plein de pendules
aux battements différents
– 88 ans
–
(du haïku :)
que tous les éléments concourent à l’unité du haïku
–
chaque fleur humée –
du bec, un cygne
lisse ses plumes
–
dans l’air
du dernier dimanche matin d’avril
une fanfare
au gré des vents
tambours et trompettes –
un vent frisquet
grosso modo
la fanfare
joue juste
–
mère (88 ans)
et moi
allons faire les courses
au 8 à 8
voisin
–
(S.S.S.) :
Sommes-nous gouvernés
par une bande de malades mentaux ?
le doute est de moins en moins permis
Au nom du bien (prétendent-ils)
ils font bien pire
que s’ils ne faisaient rien.
Empêchons-les de continuer à agir
nuire !…
–
du violon
tombent des gouttes
: sueur du violoniste
du violon
goutte
la sueur
du soliste
rigoles de sueur
sur le vernis du violon :
concerto de Brahms
(: Gil Shaham + Cl. Abado, Orch. de Berlin, 2002)
–
histoire d’Issoire
et de son sifflet –
le train redémarre
–
(« art poétique » :)
Un art qui reste « artificiel » est un art de paresseux.
L’art doit (r)amener au réel, à la « nature », au « naturel »
le réel réintégré…
–
les cloches
du couvent proche –
trafic du lundi matin
les jardiniers municipaux
viennent tondre la pelouse
– barbe de cinq jours
chant du merle
en réveille-matin :
dernières heures à Millau
–
(jog :)
humant lilas et roses
tout au long du parcours
–
(Fait de printemps :)
étang calme –
un couple de nonagénaires
fenêtres ouvertes
y plonge
–
nuages gris
passant au-dessus des toits ardoise
Reims, trente avril
°
d.(4/08)
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