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La vie d’Ozaki Hôsaï
Encore plus que sa poésie, la vie d’Ozaki Hôsaï fut d’une grande intensité. Né en 1885, il mourut 42 ans plus tard, en 1926. Après avoir obtenu ses diplômes universitaires de l’Université de Tokyo, la première université du Japon, il commença à travailler pour une compagnie d’assurances-vie et gravit progressivement les degrés hiérarchiques de la compagnie jusqu’au jour où il décida de tout quitter – travail, famille, vie normale – en quête d’illumination.
Son premier essai pour obtenir la profondeur spirituelle date de 1923 quand il entra dans la nouvelle religion d’alors, appelée Ittôen, une secte sévère située à Yamashina, dans les alentours de Kyoto.
Pendant mes recherches pour cette étude, j’allai visiter la communauté Ittôen pour essayer d’obtenir des informations sur la vie que Hôsaï y avait menée. Personne ne connaissait quoi que ce soit à propos de son séjour là-bas, mais je trouvai de quoi se composait la vie des premiers membres de la secte. Ils vécurent une vie de mendicité religieuse, » takuhatsu « , qui était plus stricte que celle de la plupart des moines bouddhistes.
L’habitude des moines bouddhistes errants était de présenter leurs bols, » teppatsu » dans l’espoir de dons. Dans la religion Ittôen, il fallait accomplir des tâches subalternes telles que nettoyer les toilettes avant d’avoir le droit de recevoir quoi que ce soit. Il n’était pas rare de se priver de nourriture pendant une journée. Les poèmes de cette époque montrent les signes des changements initiaux du haïku traditionnel vers le style libre des haïkus de Hôsaï.
En 1924 Hôsaï quitta Ittôen pour Sumadera, un temple à l’extérieur de Kobe. Bientôt ensuite il parcourut la Corée et la Mandchourie,, écrivant de la poésie qui reflétait ses pérégrinations d’ascète.
En1925 il atteignit Shôdoshima, une île de la mer intérieure, et vécut une vie isolée, ascétique, dans une cahute. C’est là qu’il passa la dernière année de sa vie avant de mourir entre les bras de quelques pêcheurs. *
Les poèmes écrits sur Shôdoshima étaient brefs et directs et sont peut-être ses plus pénétrants.
* R.H. Blyth, A History of Haiku, vol II, (Tokyo, Hokuseido Press, 1964). p. 158.
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