Boucherville (QC) 2) – juillet 2010 – Py

C) Boucherville

1)

sur le pont Champlain
enjambant l’Ontario
un singe ?
écrasé

on Champlain bridge
crossing over the Ontario
a monkey ?
run-over

2)

dans le bus
elle dort –
elle a des ronds partout

3)

(Portrait Greyhound 2))

à travers le tissu
de sa robe
– il fait chaud –
je crois voir
le tip
de son tit

le bout de son singe…

4)

sur un papier-haïga
bruit d’un tonnerre lointain

5)

bien des années plus tard
savoir écrire
ce haïku

6)

sur le siège des toilettes
ce matin
ma couille prend l’eau

7)

cardinal
cet oiseau
qui te siffle ?

8)

plus il est nu
plus l’arbre-haïku
produit !

9)

matin du onze –
un arbre cligne de l’ombre
sur le parquet

10)

les vagues d’un klaxon
venant de loin –
chirps of birds *

* pépiements d’oiseaux

11)

Écrire
ce qui n’a jamais été
lu

11 b)

creuser
sans cesse
la terre
de l’écrire

11 c)

avec nos mots
forant
le blanc

11 d)

déchiffreurs
de l’encore non-lisible

11 e)

accoucheurs d’aubes

11 f)

les mots
pour sculpter
le blanc

12)

dans le bois tendre amour
dans la pierre dure toujours

12 b)

a coffin of words *

* un cercueil de mots

13)

me prendre au sérieux
– quel ennui !

14)

un des buts
du haïjin * :
provoquer
la joie
((du lecteur))

* = faiseur de haïkus

15)

ce matin
le cardinal
a sifflé –
la fin
de la Coupe *

* du Monde de football, R.S.A.

16)

le haïjin
tend un pont
que franchit le lecteur

17)

allongé sur juillet
l’air frais du ventilateur
balaye mes couilles

18)

l’air de la nuit
par la fenêtre ouverte
vient
insensiblement
lécher notre peau

19)

(fragment – 12/7 :)

Le rire
est le propre
du chien

20)

une télé, décervelle ?

21)

le haïku c’est
Voir l’instant.

22)

des oiseaux
se partagent
le ciel

(…)

23)

croassements de corbeaux –
le dessin d’une oreille

24)

Toujours remonter à la source (du haïku)
pour en connaître le sens, l’esprit –

Moins être original
qu’originel !

24 a)

La source c’est l’instant présent

25)

Aylmer,
un océan de haïkus,
un virage d’écriture…

26)

s’endorgémir

27)

le nuage s’approche de la montagne – –
rivière Richelieu

(Beloeil)

28 )

une araignée
fait la poubelle
vide

29)

sur la page :
un fil d’encre
un cheveu

30)

la tondeuse passe
avec son bruit
derrière ma fenêtre
ça sent

30 b)

le moteur
de la tondeuse
s’arrête sous ma fenêtre
– chaleur

30 c)

la tondeuse
à gazon
n’a pas coupé
la chaleur

the lawn-mower
did not mow
the heat

30 d)

d’un côté la tondeuse,
de l’autre l’herbe
qui s’agite

31)

le chat
sur la radio
-chaleur

32)

avant l’orage
les voisins
sortent
dans leurs jardins

32 b)

plus vive
la couleur des fleurs
avant l’orage

32 c)

l’arc-en-ciel
traversé par un éclair ;
la pluie dans la piscine

32 d)

il pleut dans la piscine
– tonnerre de Boucherville !

32 e)

pour recevoir la pluie
dans les oreilles :
ouvrir les fenêtres

32 f)

la fraîcheur de la pluie
sur ma peau
– fenêtre poussée

33)

à la fenêtre qui bleuit,
l’astre de la lampe

33 b)

les mots
s’agglutinent
autour de la lampe

34)

après-demain :
l’anniversaire de ma pomme !

(clin d’œil à Machi Tawara, pour : L’Anniversaire de la salade, recueil de tankas.)

34 b)

Machi Tawara :
c’est déjà le premier vers
d’un tanka !

33 c)

nuit noire à la fenêtre
l’encre (des haïkus) court
sur les carnets

35)

Si un haïku n’est pas sensuel,
qu’est-il ?

36)

veillée :
les mots,
le bruit du ventilo-

37)

le pipi
dans la lunette
module son chant
– peu pressé

38)

tango :
la résille danse –

39)

(tanku :)

je noircis
le papier
– et mes cheveux ?

40)

jour libre :
que des haïkus

41)

réveil
le café
s’infiltre
dans ma
narine

42)

il sort
de la
salle de bain
ça sent
le chien

43)

fin de matinée :
quelques diamants
sur les feuilles du lilas

44)

arrachant des herbes –
sa bretelle

44 b)

arrachant des herbes
l’odeur de l’humus
monte quelques marches

45)

deux mouches
sur deux versets voisins
d’un renga *

* composition de haïku faite à deux (ou plusieurs poètes)

45 b)

certains,
du premier jet ;

moi, je suis un peine-à-écrire

45 c)

Désintéressons-nous des mots !
Explorons l’espace alentour !

45 d)

les mots émergent
quand l’encre
baisse

46)

elle faillit renverser
la tarte Tatin

47)

le voisin
scie son arbre
au jardin :
déjeuner reporté

47 b)

haut débit des branches
sur l’avenue

48)

mouettes
au-dessus du déjeuner –
une fourmi
descend du parasol

49)

rideau
sur l’après-midi
la pluie

50)

chaleur
l’odeur
du poil de chien

51)

s’endormant
le carnet
replie
ses ailes

52)

bulles pulsées
dans la piscine
pas de grenouilles

53)

un merle américain
sur le fil électrique
Boucherville, Québec

54)

sur le fil électrique
des gouttes de pluie
silencieuses

55)

haïku :
écrire
le moins possible

56)

au-dessus du hamac
les lampions rouges
se balancent

57)

Ah, les maisons de poètes !
: dans tous les coins
des trésors…

58)

ce soir
regardant le ciel
je me demande si la lune …

59)

vaincu par le sommeil,
le livre lui sursaute
des mains …

60)

le haïku est
une décomposition
poétique

61)

deux maisons de haïkistes québécois :
une odeur de tabac
une senteur de chien

62)

carnet ouvert
la nuit se pose

63)

l’appel du cardinal :
Bleuir

64)

(kyôka ?)

le célèbre sourire
du président

sortant

pisser ?

65)

dans la casserole
des grains tombent
esquissant un bruit
de marimba

66)

le chien lape
le bon matin
de sa gamelle

67)

grand vent du soir
le feuillage de l’arbre
semble plus blanc

68)

les lampions
dans le jour
coqueliquent

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