C’est l’époux de Marie Ndiaye, Jean-Yves Cendrey, lui aussi écrivain, qui en ajoute une seconde couche et sa violente diatribe s’avère jubilatoire à souhait. Régalez-vous de cet extrait particulièrement gouleyant (texte complet sur Rue89) :
« ce que j’ai entendu ne faisait pas de doute : il s’agissait d’un pur discours de guerre civile, tout bleu de terre franche comme le pain volé aux Français, tout blanc de haine envers chômeurs et étrangers, tout rouge du pourpre de la chrétienté inquisitoriale et totalitaire (un rouge qui se marie à merveille avec le jaune diarrhéique des amitiés scientologues du discoureur). C’était aussi bouffon que glaçant. La France était poussée vers l’avenir dans le fauteuil roulant du pétainisme, et elle bavait, et faisait sous elle. Mais, de fait, c’était une promesse électorale, et celle-là du moins se trouvait tenue. Une ancienne promesse du Front national, une promesse d’ostracisme. Elle avait été faite au cours d’un meeting de l’UMP, durant la campagne présidentielle de 2007. L’aigle de l’époque n’était pas encore couronné, mais déjà paon flambard et coq nain de très basse-cour. Souvenez-vous de l’agité-des-épaules (si je disais « du bocal », ce ne serait qu’une insulte au chef de l’Etat qu’il n’était pas encore, certes, mais je préfère lâchement me dispenser de cette bonne vieille saillie pour éviter d’être poursuivi jusqu’à Berlin et traîné devant les tribunaux et roué de coûts) qui soulevait d’enthousiasme et de rire les militants UMP, tous debout dans les baignoires d’un théâtre (des baignoires où aucun Mahométan ne se serait risqué à égorger un mouton) et applaudissant ces mots : « …d’ailleurs si y en a qu’ça gêne d’être en France…(rires) qu’ils ne se gênent pas pour quitter un pays qu’ils n’aiment pas (rires). » La messe n’était pas encore dite, mais c’était tout comme. Marie NDiaye et moi avons taillé la route, et notre carburant n’était nullement la peur mais un violent dégoût. A ceux qui s’inquiètent de voir le prix Goncourt 2009 nuire à l’image de la France à l’étranger, qu’ils se rassurent, le mal est fait, et irréparable jusqu’en 2012, « Casse-toi pôve con ! » étant passé par là. »
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