in Eloge de la douceur, p.41/2 :
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» Tout ce qui dans le monde fut mineur ou le demeure, les enfants, les femmes, les animaux, les peuples dits barbares, et même certains hommes, tout ce qui dans le monde des personnes sérieuses n’a pas de place, les nuages, les fleurs, l’amour, la mer, tous ces petits riens qui nous sont tout : voilà ce avec quoi l’art collabore (même s’il n’en parle pas explicitement; certains iraient même jusqu’à dire : d’autant plus qu’il n’en parle pas, pour des raisons stratégiques que tout artiste véritable comprendra aisément). C’est également ce qui fait de l’art une activité profondément politique. L’art s’occupe de ce qui reste : reliquaire parfaitement laïc, attentif aux signes de la vie, et jusque dans la mort. »
Et encore, p.106, sous « Reliques :
» On dit qu’à l’origine du genre pictural de la nature morte, on trouve les emblemata, ces reliefs de repas que les Romains figuraient sur leurs céramiques, comme les signes d’une vie riche et heureuse. De fait, l’art recueille ce qui reste, et sauve les apparences; toute oeuvre se fait, même secrètement, reliquaire; et dans les plus belles natures mortes hollandaises, la célébration de la magnificence des choses coexiste avec une conscience aiguë de leur caractère éphémère. »
Enfin, p.132 :
» si Jeff Wall photographie des scènes quotidiennes […], c’est pour nous les (re)donner à voir. Cet arrêt sur image semble passif à un observateur pressé : il est entièrement actif, donc politique. »
: Stéphane Audeguy
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Demander à l' »artiste » quelle action produit son oeuvre sur le monde / sa marche / son éclairage…
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d.(10/8/9)
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