» … reprendre mon travail en m’efforçant d’en expulser la rhétorique, les replâtrages, les trucs. » : N. Bouvier, L’Usage du monde, p.79.
» Nous nous étions littéralement rincés l’oeil. Parce que l’oeil a besoin de ces choses intactes et neuves qu’on trouve seulement dans la nature : les pousses gonflées du tabac, l’oreille soyeuse des ânes, la carapace des jeunes tortues. » N.B., p.80
» Des BONSHOMMES, ça manque dans nos climats où le mental s’est tellement développé au détriment du sensible » N.B. : p.82
17 octobre 2008 à 5:38
et puisque nous lisons le même , p15 dans « l’usage du monde »
Thierry s’était installé, en clochard méthodique, sur une portion de plancher balayée, à bonne distance des carreaux brisés. un sommier rouillé, son matériel de peinture, la lampe à pétrole et posés à côté du primus, sur une feuille d’érable, une pastèque et un fromage de chèvre. la lessive du jour séchait sur une corde tendue. C’était frugal, mais si naturel, que j’avais l’impression qu’il m’attendait là depuis des années.
J’étendis mon sac, sur le sol et me couchai tout habillé. La ciguë et l’ombelle montaient jusqu’aux croisées ouvertes sur le ciel d’été. Les étoiles étaient très brillantes.
anna